2014, voyage en Inde de 3 semaines.
Pourquoi l’Inde?
• Pour réaliser un rêve d’enfance
• Pour admirer le Taj Mahal, une des 7 Merveilles du monde
• Pour découvrir le temple d’or d’Amritsar, sanctuaire des sikhs
• Pour voir les sommets enneigés de l’Himalaya et le Dalaï-Lama
• Pour sa diversité culturelle, religieuse et ses contrastes étourdissants
• Pour voir le Gange et vivre la folie de Varanasi
• Pour vivre le Holi, la fête des couleurs
• Pour sa cuisine alléchante
• Mais surtout, pour éveiller nos sens et sortir de notre zone de confort
Sophie a 12 ans et Audrey, 9 ans. Elles ont hâte de déambuler les rues effervescentes vêtues de leurs saris et de voir les vaches sacrées.
L’Inde du Nord est un endroit pour les aventuriers aguerris. Même avec notre grande expérience de voyage en famille, l’Inde a réussi à nous donner notre premier choc culturel et à nous faire douter sur notre choix de destination. Il faut être plus que prêt mentalement à faire face à une densité de population ensorcelante, un chaos constant et à une pauvreté révoltante. Nous sortons grandis de cette expérience et nous ne regrettons pas notre choix.
Voici un résumé, en vidéo, de notre voyage au coeur de l’Inde.
www.youtube.com/watch?v=l20X03TfDME%5B/embedyt%5D
26 février 2014
Le vol s’est très bien passé. J’ai dormi 9 heures en ligne sur 11! Un record. Fesses endolories, par contre. Tout s’est bien passé pour Steve et les enfants aussi.
Au Qatar, nous avons 7 heures à attendre et on trouve, au kiosque touristique, le moyen de se dégourdir les fesses: ils offrent un tour guidé de 3 heures de la ville de Doha, tout à fait gratuitement! Je vous dis qu’ils l’ont l’affaire les Qataris! Offrir aux touristes une visite sans frais, bouteilles d’eau incluses! Quelle richesse, la ville est belle, neuve et propre.
Les hommes sont presque tous en robe blanche, coiffés d’un foulard rouge et blanc. Les jeunes aussi. La majorité des femmes sont voilées.
Il y a des concessionnaires Rolls-Royce à côté des concessionnaires Ferrari. Des boutiques de vêtements et de souliers trop chics pour nous! Les édifices sont tous différents et illuminés.
Bref, on adore et on sait maintenant dans quel coin nous irons nous promener lors de notre dernière journée, en escale à Doha.
Ensuite, il nous reste un petit vol facile de 2h50 avant d’arriver en Inde! Nous arrivons enfin à Delhi, après 20 heures d’avion et de transit. Il est 7h30 am.
Au lieu de prendre le taxi, nous décidons de s’aventurer dans le métro ultramoderne qui relie l’aéroport à la gare centrale. Notre hôtel étant tout près de la gare, on se dit que ce sera plus simple. Et c’est en sortant de là que nous vivons nos premières aventures avec l’Inde! Nous demandons simplement aux chauffeurs de tuk-tuk de nous emmener à notre hôtel, mais ceux-ci nous disent qu’il nous faut un permis du Centre touristique avant de nous y rendre… Hey, c’est quoi cette histoire? Ils nous disent qu’il y a des élections, un festival… Personne ne veut nous emmener à notre hôtel. Après la quatrième personne qui nous chante la même histoire de permis, on décide d’embarquer avec un. Ils nous déposent dans une agence de voyage, et c’est là qu’on constate que c’est une arnaque. Les gars ont une entente ensemble pour se faire une commission. L’agent nous dit que notre hôtel est fermé à cause du festival de 3 jours. Il nous dit qu’il va téléphoner à notre hôtel pour leur dire que nous ne pourrons y aller et qu’il va nous trouver une autre place. Là, nous réagissons et leur disons: « NO WAY! » Fâchés, nous partons à pied, sans payer le chauffeur.
Un coin de rue plus loin, on cherche un autre tuk-tuk. Le 2ème chauffeur nous fait le truc qu’il ne sait pas dans quel secteur est notre hôtel et il nous arrête dans une autre agence!!! Steve y entre et revient en disant au chauffeur que nous devons aller dans le secteur 82… Le chauffeur nous fait débarquer en disant que c’est trop loin pour lui… Il vient de comprendre que nous n’embarquons pas dans son petit jeu…
On retrouve un 3ème chauffeur et celui-ci est correct, Nous lui demandons de nous emmener sur la rue de notre hôtel et non pas à notre hôtel: ainsi, il ne peut pas nous arnaquer!
Réussi! Après une heure de niaisage, nous voici maintenant dans le très bel hôtel réservé il y a quelques mois! Ouf!
Tout ça, sans oublier la folie sur les routes en tuk-tuk, les enfants mendiants dans le trafic qui cognent aux portes des voitures, les klaxons, la femme qui vient faire pipi au pied de l’arbre près de nous avec sa longue jupe, tout le monde qui nous regarde avec nos sacs à dos… Bref, un voyage qui se promet d’être tout sauf plate! Et c’est à ce moment qu’on se dit: « Ok, ok, ce ne sera pas de la petite bière, ce voyage! »
Arrivés à l’hôtel Krishna, www.hotelkrishnadelhi.com , on se repose dans notre chambre, à l’abri de tout ce brouhaha, question de récupérer un peu. Ensuite, nous dînons au restaurant de l’hôtel qui est situé sur le toit. Nous mangeons notre premier poulet au beurre, avec un riz aux légumes et du pain chipata (le naan n’était plus disponible!). C’est très bon même si les filles trouvent que c’est épicé…
On retourne à la chambre pour nous préparer à partir visiter, mais Sophie s’endort beaucoup, alors on décide de faire une sieste d’une heure, qui finit par une sieste de 4 heures, car quand on a voulu partir, il pleuvait et on ne voulait pas s’aventurer dans toute cette folie sous la pluie… Il y a des limites à l’aventure! Il a fallu nous donner un coup de pied pour nous lever. Cela aurait été facile de dormir encore et encore…
En fin de journée, on prend un tuk-tuk qui nous emmène à la Porte de l’Inde pour admirer le coucher de soleil.
Nous marchons pendant plus d’une heure dans un très beau parc et on se dirige vers le palais présidentiel. Le soleil se couche vers 18h30 et nous partons souper à Connaught Place, dans un resto asiatique nommé: ZEN. On mange du thai, question de ne pas nous tanner trop vite des mets indiens! C’est délicieux! Connaught Place se trouve au coeur de New Delhi et c’est le quartier des boutiques de luxe. Comme ce n’est pas trop notre bail ce type de boutiques, on décide de retourner à l’hôtel.
De retour en tuk-tuk dans la noirceur, c’est encore plus effrayant. Les autos, les tuk-tuks et les rickshaw se rencontrent et se frôlent, ce n’est pas reposant. On va s’habituer, mais pour l’instant, on ferme nos yeux ou on se crispe les joues et on pèse sur des freins imaginaires. Et on prie pour les piétons qui traversent nonchalamment…
Heureusement que nous avons déjà visité d’autres pays avant l’Inde, le choc est moins grand!
Allez, on va se coucher et reprendre des forces.
Premier matin en Inde, nous visitons le Fort Rouge, construit entre 1638 et 1648.
Il y a plein de touristes aussi intéressants à regarder que le fort lui-même.
C’est drôle de voir que nous sommes aussi intéressants à regarder pour eux. Ils ne se gênent pas pour nous prendre en photo, alors nous non plus! Il y a même un groupe qui tient à se faire photographier avec nous. Audrey nous pose pour vous montrer la belle gang!
Après la visite du Fort, nous partons à la découverte du vieux Delhi. À la sortie du Fort, il y a plusieurs rickshaws qui proposent des tours organisés, mais nous décidons de ne pas écouter les rabatteurs et nous nous dirigeons seuls dans ces ruelles. On y retrouve des bazars de toutes sortes, dans des rues beaucoup trop étroites pour tout ce beau monde qui veut y passer en tuk-tuk, en rickshaw, en scooter et à pied! C’est bordélique, je ne vois pas d’autres mots. Et le tout, avec des coups de klaxons qui n’en finissent plus!
Il y a tout plein de kiosques et de boutiques. Certains sont officiels et d’autres s’inventent un endroit pour commercer.
Il y a aussi des charrettes remplies de briques, de boîtes, de fruits et légumes et des hommes qui tentent de les tirer ou de les pousser dans tout ce trafic.
Sans parler des 12 millions de fils électriques entremêlés qui pendent partout. Chapeau pour l’électricien qui doit réparer les pannes électriques!
Dans tout ce brouhaha, il y a des commerçants de fruits et légumes qui vendent leur marchandises pleines de poussières…Mmm. Cela ne nous donne pas le goût d’en manger.
Il y a aussi des kiosques où on fabrique du pain naan. Ils sont assis juste au-dessus de leur four. C’est fou comme il fait chaud.
Assis sur le trottoir, un barbier qui rase son client!
Il y a un mendiant sans jambe sur un skate. Il y a des hommes avec ou sans turban, avec ou sans barbe, avec ou sans moustache. Des hommes aux cheveux blancs qui les ont teints de couleur rousse! Il y a toutes sortes de gens, toutes sortes de religions, toutes sortes de statuts sociaux. Il y a aussi des singes sur les fils électriques qui mangent des bananes et qui jettent la pelure au milieu de la rue.
Parmi tous ces gens, il y a Abdul, avec une jambe coupée et une béquille qui devient notre guide pour quelques heures. Sophie est bien triste de voir Abdul dans cette situation et lui demande pourquoi il lui manque un bout de jambe. Elle n’aura comme seule réponse de sa part: « Train accident! »
Abdul nous aide à nous diriger dans tout ce free-for-all (cette expression a dû être inventée en Inde). Il nous embarque dans des rickshaws, nous emmène dîner dans un resto recommandé dans notre guide, nous fait visiter le marché des mariages et celui des épices. Tout cela, en s’assurant que nos filles sont en sécurité, c’est-à-dire qu’elles ne se font pas écraser les pieds par un scooter ou arracher un bras en rickshaw!!! Ils passent si près un de l’autre, c’est si stressant de se promener dans ces petites rues bondées. Difficile de croire que ces gens y passent leur vie…
On retourne à notre hôtel dans un tuk-tuk électrique, beaucoup moins polluant.
En fin de journée, nous allons voir le Musée de Gandhi ainsi que sa maison et l’endroit où il a été assassiné. C’est très intéressant, car nous avons regardé le film sur sa vie avant notre voyage.
Nous sommes épuisés par tout ce chaos, mais satisfaits de notre journée!
5 heures passées dans le Old Delhi, nous voilà maintenant avec tout plein d’images dans la tête qui nous font vraiment aimer notre voyage! Imaginez tout ce que vous savez de l’Inde et mettez-le dans un seul quartier, c’est ce que nous venons de vivre.
Ce matin, nous prenons l’avion pour la ville de Varanasi. Pour éviter le trafic fou de Delhi, on utilise le métro. Vingt minutes plus tard, nous arrivons à l’aéroport. Un vol d’une heure, plutôt qu’un trajet de 12 heures en auto.
Arrivés à Varanasi, le chauffeur de l’hôtel nous attend, donc pas de soucis cette fois-ci! Il nous emmène en auto climatisée, ça fait du bien de ne pas être en tuk-tuk, dans la pollution et le bruit. Ça prend une heure. Les autos ne peuvent plus passer à un certain point, et il faut continuer à pied. Et c’est à ce moment que l’aventure commence. Un jeune homme nous attend, pour porter nos bagages et surtout, pour nous diriger dans ce labyrinthe de petites rues! Il y a tant de monde! Et pour la première fois, nous côtoyons vraiment beaucoup de vaches sacrées qui se promènent ou qui mangent dans les poubelles par terre, et leurs crottins (loin d’être sacrés) qu’il faut éviter à tout moment!
Il y a des chèvres et des chiens errants. Il n’y a rien de sensé dans tout ça! Il y a trop de monde pour la grandeur des ruelles! Il y a même des singes! Bref, c’est l’asile, comme dirait mon ami Bernard! Steve a même vu un paraplégique, sans chaise roulante, ramper par terre dans toute cette folie, au travers des rickshaws et de la foule!!! Je sais que c’est difficile à croire, mais c’est le genre de choses qui ne s’inventent pas et qu’on peut voir seulement en Inde!
Nous finissons par arriver à l’hôtel, Ganpati Guest House: www.ganpatiguesthouse.com/, un endroit à l’abri de ce capharnaüm! Heureusement que nous avions un guide, on n’aurait jamais trouvé la place!
Nous nous rendons à la chambre, qui est parfaite, et allons dîner au resto sur le toit de l’hôtel. Il est 14h30 avec tout ce brouhaha! Bon, la bouffe n’est pas terrible, et je dois dire que depuis le début du voyage, on ne peut pas dire qu’on se délecte…mais ça va. Toutefois, la vue sur le Gange est époustouflante.
Puis est venu le temps de descendre sur les ghats (escaliers) voir le Gange, ce fleuve sacré qui attire bien des pèlerins! Ils s’y lavent, s’y brossent les dents et s’y gargarisent! Miam, miam! Certains y lavent leur linge. D’autres y déposent une chandelle avec des fleurs dans un contenant flottant. Il y a toute une foule bigarrée ici!
Et il y a plein de vaches, de taureaux, de chèvres. Donc, plein de crottes à tenter d’éviter quand on marche. Bon, la seule chose qui me vient en tête, c’est: Vous ne pourriez pas les sortir d’ici ces animaux. Organisez-vous une journée, prenez des cordes, ramenez les bêtes dans les champs et on n’en parle plus! Merde! C’est dégueulasse!
Après le souper, nous allons voir la cérémonie de prières qui dure une heure et qu’ils font à chaque soir.
Le lendemain matin, après le déjeuner, nous retournons nous promener sur les ghats, car c’est surtout le matin qu’il y a le plus d’action. Encore une fois, nous sommes déstabilisés de tout ce que nous voyons. Il y a des jeunes qui jouent au cricket. Des barbiers qui rasent la barbe et les cheveux. Certains font même des massages dans les marches d’escalier. On prend plein de photos et plusieurs personnes viennent nous parler. Plusieurs hommes viennent voir Steve et veulent lui donner la main, mais Steve refuse de tendre la sienne, car il a un petit peu peur de pogner une maladie… j’sais pas pourquoi il pense ça???
Avant / Après
Les gens se font photographier avec nous. On se fait offrir de prendre une photo avec des serpents: non, merci. Sophie achète des cartes postales à une petite fille de 15 ans. Je dis « petite », car la plupart des filles et des femmes sont de la grandeur de Sophie. En gratitude, elle lui fait un dessin sur la main. Ah! C’est vrai, j’ai oublié de vous dire que Sophie s’est fait faire des pincettes sur les joues par 3 filles de 16 ans, à Delhi! On a bien ri!
On se permet également de donner des jouets aux enfants. Sophie est contente de voir que cela leur fait plaisir.
Ensuite, un « gourou », style de prêtre, nous fait signe de le rejoindre sous son parasol (il y en a plusieurs comme lui) et il nous fait une belle petite cérémonie privée. On tend nos 4 mains droites ensemble, il y met des fleurs et de l’eau du Gange, il nous fait chacun un point rouge dans le front et il nous fait répéter des phrases en indi. Évidemment, à la fin, il nous demande un don, mais un gros montant! Même s’il insiste fortement pour nous faire débourser 5000 roupies (100$!!!),on réussit à nous en sortir, en disant qu’on n’a pas beaucoup d’argent sur nous, pour ne pas nous faire voler et on lui donne 150 roupies, soit 3$. Ouf! On repart de là en expliquant aux filles que c’est une arnaque, mais religieuse cette fois-ci!
Le soleil commence à être fort et toute cette mascarade commence à tirer notre énergie. Nous partons nous reposer dans notre chambre. On écrit des cartes postales.
Après dîner, on décide d’aller découvrir les ruelles de Varanasi. Lors de cette expédition, on achète des saris pour les filles chez un marchand de tissus et couturier: Baba silk factory.
Nous faisons la rencontre de Kanahaiya. Il tient la boutique avec ses frères et sont la troisième génération. Il est principalement un distributeur de saris et vend dans tout le pays. Il vend surtout aux boutiques de Jaipur et Delhi, nous sommes donc vous au bon endroit pour faire des affaires. Nous lui expliquons que les filles veulent un sari pour visiter l’Inde et que nous avons besoin d’un couturier. Kanahaiya va chercher son couturier et nous organise cela. Mais avant, il faut s’entendre sur un prix. Au début, son prix est très élevé et on lui explique que ce sont les filles qui vont payer avec leur argent de fêtes leur propre sari. C’est alors qu’il demande aux filles le prix qu’elles veulent payer. Audrey et Sophie se définissent un budget et proposent 40$ pour les deux saris incluant le haut et le jupon. En moins de deux, l’offre est acceptée et le couturier prend les mesures des filles. Il nous promet qu’ils seront prêts pour le lendemain matin, 10h. Il les faut absolument, car nous partons pour Agra demain.
Ensuite, on s’aventure dans le labyrinthe de ruelles. On s’amuse à prendre quelques photos.
On va poster les cartes postales. Pas évident de trouver le bureau de poste. Enfin, après avoir interrogé plusieurs personne, on finit par le trouver. Cela ne coûte que 30 sous pour les envoyer au Canada. On ne perd rien à essayer!
En soirée, nous allons manger sur le toit d’un restaurant pour admirer le Gange. On se commande une pizza et après deux bouchées, Audrey nous mentionne qu’elle croit apercevoir de la moisissure sous la croûte. Ah, non! Elle a raison! Dégueulasse. On se plaint au gérant et on commande autre chose. Cette fois-ci, on s’en tient aux mets indiens. Toutefois, ce resto n’est pas très bon lui aussi. On part se coucher le ventre vide et avec l’inquiétude qu’on sera peut-être malade…
Le lendemain matin, on se réveille et tout va bien! C’est notre dernière journée, alors on décide de se lever tôt pour aller faire une promenade en bateau sur le Gange pour voir le lever du soleil et les crémations du matin. Finalement, Steve et Audrey iront seuls, c’est trop tôt pour Sophie et moi.
Lors de cette balade, ils revoient encore les mêmes scènes irréelles du Gange. Je dis irréel, car comme vous le savez, le Gange est terriblement pollué. À certains endroits, l’eau ne contient plus d’oxygène, rendant toute vie aquatique impossible. Près d’un tiers des égouts se déversent sans traitement dans le fleuve. Toute l’eau sale de la ville va au Gange. Le taux de bactéries coliformes, provenant des excréments humains, avoisine les 1.5 millions par 100 ml d’eau. Alors que pour la baignade, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ce chiffre ne devrait pas dépasser les 500 et pour être bue, l’eau ne devrait en contenir aucune. Une étude récente estime que 66 % des habitants de la ville qui ont un contact quotidien avec le fleuve souffrent de gastro-entérite aiguë, de dysenterie, de typhoïde, d’hépatite A et de choléra.
C’est pourquoi Steve dépose un lampion sur le Gange. Il souhaite que personne ne soit malade lors de notre voyage. Les risques sont extrêmement élevés en Inde! En espérant que les dieux l’entendent!
Steve et Audrey sont témoins des crémations sur les Ghats. D’énormes tas de bois s’empilent un peu partout.
Après le tour de bateau, Steve va à la rencontre d’un sadou. À priori, il ne veut pas se faire prendre en photo. Alors, il faut s’apprivoiser un peu! Au début, il faut attendre et se fondre dans la foule. Il ne faut pas jouer à l’hypocrite, mais juste attendre et le laisser décider quand il sera prêt. Après 20 minutes de respect, il salue Steve. Voilà sa chance!
Au retour à l’hôtel, on va déjeuner. Ensuite, nous récupérons les saris des filles à la boutique. C’est l’essayage final. Les filles deviennent vite l’attraction du magasin une fois qu’elles enfilent leurs saris. Elles sont de vraies princesses. Wow! Comme elles sont belles!
Nous prenons nos douches avant de quitter l’hôtel pour de bon et nous attendons dans la cour intérieure de la réception qu’il soit 16h, pour partir vers la gare. Nous avons besoin de bouffe « réconfortante », alors nous achetons du beurre d’arachide, du Nutella, du pain blanc, des Oreo, du jus d’orange Tropicana et des Pringles dans un tout petit dépanneur de ruelle (on ne peut même pas y entrer tellement c’est petit). Pendant qu’on pointe du doigt ce qu’on veut, une vache passe derrière nous! Tout à fait normal!
Pour notre nuit dans le train, on ne se fie pas sur la bouffe offerte pour nous nourrir. Les Indiens eux-mêmes nous ont prévenus que c’était contre-indiqué! C’est tout dire.
Nous partons donc avec nos sacs à dos jusqu’à l’endroit où sont les tuktuks et tous les autres moyens de transport. On se croirait dans le Moyen-âge avec tous les rickshaws au travers des autres véhicules. Il y a tellement de gens et de mouvements, c’est étourdissant. Vraiment! Et même épeurant de s’y aventurer.
Un chauffeur vient nous trouver à pied pour nous convaincre d’embarquer avec lui. Nous nous entendons sur un prix et partons avec lui. La promenade en tuktuk n’est pas de tout repos. Nous écrasons le pied d’un piéton sur notre passage dans une petite ruelle! Ils vont tellement tous trop vite, c’est fou. Il y a de la poussière partout. Cela nous prend à la gorge. Nous arrivons sains et saufs près de la gare, mais le tuktuk doit nous laisser à une certaine distance et nous appréhendons la petite traversée que nous aurons à faire pour nous y rendre… Nous le payons et prenons notre courage à deux mains. Mais nous sommes incapables d’avancer ou même de prendre une initiative devant ce carrefour giratoire. On rêve qu’un passant nous prenne sous son aile et nous face traverser le capharnaüm sur un nuage, mais ça ne fonctionne pas comme ça. Alors, on tient la main de nos enfants et on fonce. C’est la méthode que tous utilisent. Personne ne fait d’arrêt, on entre dans la danse et on trouve notre place. On colle d’autres piétons qui se faufilent. Un homme nous indique un chemin. On crie. On a peur. On réussit! Yé!!! C’est tellement difficile à décrire. C’est tellement fou et exagéré comme situation, qu’on dirait que c’est une mise en scène. On a l’impression que cela ne peut pas être la réalité de tous les jours.
Nous sommes enfin sur le terrain de la gare. Ajoutez des mendiants handicapés de toutes sortes à cette scène, des gens couchés par terre, des familles qui attendent en groupe un peu partout avec plein de sacs, et voici le scénario improbable dans lequel nous nous retrouvons. Évidemment, tout le monde nous regarde. Il n’y a pas beaucoup de touristes et encore moins d’enfants. On détonne.
Steve réussit à nous emmener au bon endroit et surtout, il nous trouve une salle d’attente réservée aux étrangers dans une petite place fermée, avec des divans!!! À l’abri du bruit et de la poussière. Une chance qu’on l’a! Il nous organise vraiment bien, c’est impressionnant de le voir aller. On apprend beaucoup à le regarder et nos filles prennent des notes, j’espère!
Fait à mentionner, une maudite chance que nous avions déjà réservé nos trains à partir du Canada. Ce fût tellement plus simple et nos sièges étaient assurés. (voir notre article qui explique comment réserver vos trains à l’extérieur de l’Inde.)
Il est maintenant 18h, il est temps de nous rendre au train couchette 2ème classe (la 1ère classe n’existait pas pour ce train). Nous traversons sur un petit pont pour passer par-dessus les trains et c’est tellement pollué et sale, c’est l’enfer. Il y a des mendiants installés à cet endroit qui doivent avoir des petits problèmes respiratoires, c’est sûr!
Voici un mendiant-handicapé parmi la foule.
Nous trouvons notre wagon et nous nous installons dans notre section avec 4 lits superposés. Il y a une petite table et un rideau pour garder un peu d’intimité. On met les sacs sous les lits, on installe les petits draps blancs et l’oreiller fourni pour les lits du haut. On sort notre nourriture réconfortante pour le souper. Je fais des sandwiches au beurre d’arachide et au Nutella avec notre canif, sur un Kleenex en guise d’assiette! On se croirait en camping dans notre Westfalia!
Quelle aventure! Au moins, quand on est tous les 4 ensembles, cela nous permet de nous ressourcer et d’oublier un peu le tourbillon dans lequel nous sommes plongés.
On se met au lit vers 20h et on s’endort très rapidement, malgré les bruits que nous entendrons jusqu’à tard dans la nuit…
Nous arrivons à la gare vers 6h45 du matin. Je n’ai pas beaucoup dormi. Nous sommes réveillés depuis 5h et nous passions notre temps à surveiller la gare d’Agra en nous informant constamment à d’autres passagers, car il n’y a aucune indication sonore ou visuelle qui indique où nous sommes rendus, alors c’est un peu stressant.
Quand nous débarquons, le chauffeur de l’hôtel nous attend sans pancarte, mais nous reconnaît assez facilement dans la foule! Il vient vers nous et nous dit: « Stephanie? » C’est notre homme! On le suit dans sa mini-van (yes! du confort, sans pollution et sans bruit de klaxon. C’est fou comme c’est insonorisé une voiture comparée à un tuktuk!) 15 minutes plus tard, nous voilà arrivés dans une rue tranquille.
Notre petit hôtel bed & breakfast est tout propre et tout beau. Ça fait tellement du bien! Notre hôte est Mr. Burman de Bansi Indian Home Stay. www.bansihomestayagra.com . C’est un homme dans la soixantaine, calme et zen. Il a un grand foulard beige qui recouvre le haut de son corps. Il nous fait asseoir dans le salon et nous demande si nous allons prendre un bon petit-déjeuner. Nous acceptons et patientons en reniflant les bonnes odeurs de la cuisine. On se croirait à la maison! C’est en plein ce dont nous avons besoin en ce moment.
En attendant que ses cuisiniers préparent le repas, il nous donne des indications sur la ville, le Taj Mahal et les choses à faire. Comme nous ne sommes qu’ici une journée, nous allons nous concentrer seulement sur cette Merveille du monde, la raison de notre visite en Inde!
Le déjeuner est de style indien et nous nous délectons enfin pour la première fois. Nous avons même droit à un jus d’orange pressé maison. Nous sommes aux anges. Nous lui demandons s’il sert d’autres repas et il nous répond qu’on peut également souper à leur table. Nous sautons sur l’occasion. Il nous dit que ce sera un repas végétarien, constitué de produits frais seulement. Le repas sera servi à 19h30. Parfait.
Les filles décident de porter leurs saris pour la visite du Taj Mahal. Elles demandent donc l’aide de la cuisinière pour bien se vêtir. Celle-ci ne parle pas anglais, mais est très fière de les aider. Elle les trouve bien belles et veut se faire photographier avec elles. Son mari est impressionné aussi et les prend en photo. Sa fille vient l’aider en apportant des épingles pour faire tenir le foulard sur leurs épaules. Et nous sommes prêts pour la grande visite!
Il est 9h30, quand nous partons en tuktuk pour 1.75 km. Plusieurs regards se tournent vers nos princesses canado-indiennes. D’ailleurs, un groupe de femmes assises tout près du Taj, nous font signe de s’approcher d’elles, car elles veulent réajuster les saris des filles. Chaque femme a son style et sa propre façon de le porter.
Bon, après l’ajustement, on se dirige vers la porte et sur le chemin, on nous offre: guide, photographe, mini taj mahal en porte-clé, cartes postales. Nous résistons à tout et nous entrons enfin!
Il faut quand même passer la sécurité. D’ailleurs, c’est très sévère pour entrer au Taj. On ne peut y apporter: sac, caméra-vidéo, nourriture, écouteurs et bien sûr, les trucs qu’on ne peut apporter dans un aéroport. Nous approchons la porte principale que nous voyons ici-bas.
Un fois qu’on passe ce monument, nous apercevons enfin la Merveille du monde!
Ce mausolée a été construit par l’empereur Moghol Jahan, en 1631, à la suite du décès de sa 3ème épouse Mumtaz Mahal, morte à l’accouchement de son 14ème enfant. Cela a pris 20 000 ouvriers et 21 années de dur labeur pour achever ce tombeau de marbre blanc et d’incrustations de pierres semi-précieuses.
Comme nos filles portent le sari, elles attirent l’attention et se font photographier sans arrêt. Les femmes qui portent le sari s’approchent d’elles pour bien leur replacer, les hommes nous félicitent d’avoir des belles filles et de respecter la culture indienne, et les touristes se photographient à leurs côtés. Sophie et Audrey ont mal aux joues de sourire dans toutes les directions. Elles ont vraiment la sensation d’être des stars d’Hollywood et comprennent comment cela doit être difficile de vivre avec des Paparazzi et des fans qui te poursuivent sans arrêt!
Pour entrer dans le mausolée, on doit mettre de magnifiques pantoufles par-dessus nos souliers ou être nus pieds. Les filles optent pour les pieds nus et nous, on y va pour les bonnes vieilles pantoufles.
À l’intérieur, on ne peut pas prendre de photos, donc laissez votre imagination travailler: on n’y voit que deux tombeaux un à côté de l’autre. À l’extérieur, on en profite pour prendre quelques photos des pierres semi-précieuses et du beau travail architectural.
Vers la fin de la visite, le soleil nous tape fort sur la tête et nous cherchons à nous reposer un peu. Mais un groupe se forme autour de nos filles et comme le monde attire le monde, et bien elles se retrouvent entourées d’une cinquantaine de personnes qui les photographient et qui leur posent des questions. C’est trop drôle. Mais les filles sont fatiguées et nous leur disons de se sauver du troupeau, sinon nous ne nous en sortirons jamais!
Nous nous assoyons dans le jardin, pour admirer tranquillement toute la beauté du Taj Mahal. Il y a des perroquets dans les arbres. C’est magique! Notre visite se termine après 3 heures de balade. Si nous avions pu apporter un lunch, nous aurions mangé sur place pour en profiter encore plus longtemps. Mais les règles sont très strictes et nous ne pouvons même pas entrer 2 fois dans la journée avec notre billet. Alors c’est la faim et la fatigue qui nous dictent la sortie! Dernier clichés et c’est la fin.
Notre chauffeur de tuktuk nous attend sur la rue, à 200 m du Taj Mahal. Les véhicules moteur sont interdits, car il y aurait trop de pollution… Il nous emmène manger au resto et nous rapporte à l’hôtel vers 14h. On se repose dans notre havre de paix, on prend nos douches dans une salle de bains de rêve (ça prend un endroit comme ça une fois de temps en temps pour nous redonner l’énergie de repartir à l’aventure) et on repart avec notre tuktuk à 16h pour aller voir le Taj Mahal sous un autre angle, avec une autre lumière, de l’autre côté de la rivière.
Sur notre route, nous ne rencontrons encore que de la pauvreté… c’est difficile émotionnellement, car tu ne peux rien y faire. Il faut juste accepter leur situation.
Au retour, nous arrêtons pour regarder le Baby Taj!
19h30, c’est l’heure de notre souper maison. Dans chacune de nos assiettes, nous avons 6 petits bols remplis chacun de mets différents: soupe aux lentilles, patates et aubergines, salade de haricots, tofu, yogourt et un pain Naan. Nous pouvions reprendre de tout, à volonté. C’était un délice. Nous avons même eu un petit dessert maison, style pouding chômeur.
Une journée qui se termine en beauté!
Au petit-déjeuner, nous découvrons que nous mangerons avec 4 Québécois! Sophie et Audrey ont déjà entamé la conversation avec eux, toutes fières de parler français. Notre hôte doit trouver que ça jase fort autour de la table. On a bien du plaisir à discuter de l’Inde et de tous ses contrastes.
À notre départ, le propriétaire nous remet une petite chandelle pour que nous puissions nous rappeler de lui.
Au menu, aujourd’hui: une journée complète de transport pour passer d’Agra à Amritsar.
Nous allons à la gare et comme on s’y attendait, le train est retardé… Le stress monte un peu, car nous avons un avion à prendre par la suite. En attendant le train, l’une des rails est en réparation et on regarde dans quelles conditions ces gens doivent travailler. Le couple travaille très fort manuellement et leur enfant est avec eux sur le chantier. Aucune protection de sécurité pour les travailleurs et aucune norme pour les enfants! C’est triste.
Finalement, c’est une heure plus tard que le train se pointe le nez. Nous sommes en 3ème classe (3 sur 7 et on ne tient pas à être dans la 7ème classe!!!) assis avec un couple et une petite fille de 10 mois. On en profite pour lui donner des jouets et alléger tranquillement notre sac de cadeaux.
4 heures de train au lieu des 3 heures prévues… On va être juste à temps pour l’aéroport. Ensuite, on prend le métro de Delhi pour éviter le trafic. Bonne décision: le métro reliant l’aéroport ne prend que 18 minutes! Finalement, on arrive juste à temps pour l’enregistrement. On mange un sandwich au poulet tandoori chez Starbucks, avant de prendre l’avion. Miam!
Comme nous partons dans la « Capitale des sikhs », et bien dans l’avion, nous sommes entourés d’hommes à la tête « enturbannée » dans toutes les couleurs. Des moustaches et des barbes noires, grises ou blanches, les sikhs attirent notre attention et nous les trouvons très beaux. L’embarquement dure plus longtemps que la durée du vol. Du jamais vu! Il y a toujours des gens qui arrivent et on les attend! Steve n’en revient pas, car aux États-Unis, si tu arrives une minute en retard, ils n’ont pas pitié et ne te font pas entrer!
Comme nous n’avions pas de réservation d’hôtel, on demande de l’aide à l’aéroport. Ils appellent dans 2 ou 3 hôtels pour nous, dans la vieille ville, et nous optons pour l’Hôtel Indus, situé tout juste à côté du Temple d’Or, la raison de notre visite! Il est finalement 20h quand on y arrive. Nous vérifions 2 chambres d’hôtel et nous choisissons la 304, celle recommandée dans notre guide de voyage, avec la vue sur le Temple! Nous allons également prendre des photos sur le toit de l’hôtel, car la vue est magnifique. Le temple est éclairé et il y a encore plein de visiteurs. (Il est ouvert 24h sur 24). Voici la vue de soir et de jour, prise du même endroit sur le toit!
Quand nous entrons nos bagages dans la chambre, nous nous rendons bien compte que nous n’avons pas utilisé notre méthode iso 9001 de reniflement de poussière… C’est sale et ça sent les acariens. Moi qui pensais être capable de bien choisir une chambre… Je suis un peu découragée. Comme il n’y a qu’un lit double (2 lits simples collés), ils nous ajoutent un lit de camp et c’est moi qui ai la chance d’y dormir. Collée entre les rideaux et le lit double (sommier qui dépasse et rempli de poussière), je prends une Claritin avant de m’allonger. D’ailleurs, toute la famille en prend une! Nous chercherons un autre hôtel demain.
Je ne suis pas fâchée de me réveiller tôt et c’est avec empressement que nous prenons une collation, que nous nous habillons et que nous partons visiter le temple pendant que la lumière est belle.
Nous sortons encore dans le chaos. C’est incroyable. À chaque fois, nous sommes déstabilisés par tout le mouvement et tout ce qui peut se passer dans les rues. La vieille ville est bondée et la pollution est toujours au rendez-vous. Les vieux conducteurs de rickshaws sont mes préférés. Ils portent toujours un beau turban coloré et sont tellement beaux avec leurs tuniques délavées et leurs barbes. En même temps, c’est triste, car ils travaillent si fort et pour presque rien…
Nous déposons nos chaussures à l’entrée et nous suivons la parade vers l’entrée. Il y a continuellement des visiteurs sur le tapis qui recouvre le plancher de marbre et qui trace le parcours à suivre. Nous lavons nos pieds dans un bassin et entrons. Nos petits pieds douillets sont gelés.
Il faut avoir un foulard sur la tête pour entrer et ils en vendent partout autour du Temple pour 25 sous. On entend des prêtres qui chantent en permanence le livre saint des sikhs en punjabi. Leurs chants sont retransmis par des haut-parleurs, ce qui rend l’ambiance calme et propice au recueillement. Le dôme représente une fleur de lotus renversée, symbole de l’idéal sikh: mener une vie pure. Il serait couvert de 750 kg d’or.
L’eau du bassin qui entoure le temple est claire et propre. Les hommes se dévêtissent avec pudeur et s’y immergent quelques secondes. Ils sont tellement beaux les petits monsieurs avec leurs longues barbes.
Audrey s’est amusée avec ma caméra et c’était tellement drôle de la voir photographier, sans aucune gêne, les hommes aux turbans de toutes les couleurs. On lui avait dit qu’on voulait repartir avec des photos de sikhs et elle a fait de beaux clichés!!
Pour la première fois, c’est Steve qui devient la vedette de notre visite. Les hommes veulent se faire photographier avec lui!
On parle avec eux et on pose des questions sur leur religion. On apprend que la chevelure représente la sainteté et qu’ils ne coupent jamais leurs cheveux, ni leurs barbes. D’ailleurs, au sujet de leurs barbes, je les ai espionnés pour tenter de comprendre comment ils font pour qu’elle ait l’air courte… je n’ai pas très bien saisi, mais je crois qu’ils tressent leur barbe et en font une petite boule qu’ils attachent discrètement sous leur menton. J’étais un peu gênée de poser directement la question!
Ils croient en la réincarnation et au karma. L’égalité de tous les êtres est au coeur de leur croyance. Ils acceptent les gens de toutes les religions. Pour cette raison, tous sont bienvenus dans leurs temples.
Après la visite, nous allons nous promener dans les marchés. C’est n’est pas Old Delhi, mais ça reste tout de même incroyable comme scène. Les rues bouillonnent d’activités. La cohue et la pollution de la circulation bondée dans la vieille ville continuent à nous déstabiliser.
Et puis, lors de notre magasinage, Sophie s’achète des souliers Punjabi pour compléter son sari.
Pour dîner, nous partons en rickshaw et nous allons au restaurant Crystal, recommandé dans notre guide et nous nous délectons de plats indiens pas trop épicés!
Après le dîner, nous changeons d’hôtel. Nous choisissons le Hong Kong Hotel. Et oui, choix de nom, très bien approprié pour l’Inde! Blague à part, l’hôtel est confortable et bien situé.
Pour notre activité de l’après-midi, nous prenons un taxi organisé par notre hôtel et allons à la frontière du Pakistan, pour assister au « spectacle de fermeture de la frontière ». 45 minutes de route et nous y sommes. Nous avons vraiment l’impression d’arriver à un match de football ou de hockey. Dans le stationnement, des vendeurs nous assaillent avec des cartes postales, du popcorn, des posters, des bouteilles d’eau et du maquillage aux couleurs de l’Inde pour le visage.
Ensuite, nous devons passer plusieurs postes de contrôle.
Tous les types de sacs sont interdits. Ceux qui ont un sac de chips ou de popcorn, les vident dans leurs foulards! Il y a une ligne pour les étrangers, alors nous passons plus rapidement. Et il y a aussi des estrades pour nous. Regardez du côté de la frontière pakistanaise: ils mettent beaucoup plus de temps à remplir leurs estrades. D’ailleurs, pour eux, les femmes et les hommes ne sont pas assis ensemble.
Donc, tous les soirs, la cérémonie dure environ 30 minutes. Avant qu’elle ne commence, les soldats piétinent, et toute l’animation vient des spectateurs et du maître de cérémonie. Une puissante musique provient des haut-parleurs pendant que des femmes courent 2 par 2 dans la rue avec le drapeau indien. L’animateur attise l’ardeur patriotique en criant: « Hindustan! » et les gens répondent: « zindabad »! (Vive l’Inde!) C’est trop drôle! On regarde les autres touristes et ils sont tout aussi incrédules que nous face à ce spectacle! Mais ça rime à quoi tout ça???
Puis, la musique fait tripper les jeunes et tous se lèvent pour danser et crier. Des gardes coiffés de turbans à large aigrette (rouge chez les Indiens, noir du côté pakistanais) s’assurent, avec leurs sifflets, que tous restent assis et calmes. À nos côtés, en vestons bleus, des étudiants de l’Université de Mumbai se font rasseoir quand ils s’énervent trop!
La cérémonie officielle consiste en une marche militaire où chacun des clans essaie d’impressionner l’adversaire, à abaisser les drapeaux simultanément, à se donner une poignée de main avant de refermer les portes d’un coup sec. Voilà! Tout ça pour ça! C’est devenu une attraction touristique! Mais ça vaut la peine d’y aller. Vous ne verrez jamais ça ailleurs!
Le lendemain matin, nous retournons au temple d’Or. Nous avons tellement aimé notre expérience hier, que nous voulons le revoir.
En plus, nous avions oublié d’aller voir les « cuisines ». Et oui, imaginez-vous donc, que dans toute leur bonté, les sikhs servent gratuitement entre 60000 et 80000 repas végétariens par jour à tous ceux qui en ont besoin! Regardez le nombre d’assiettes empilées à l’entrée!
Nous visitons les cuisines. Et ceux qui y travaillent, sont tous des bénévoles. C’est incroyable le nombre de légumes à couper.
et de pains à faire….
C’est ici que les pèlerins mangent par terre, sur des tapis.
Ensuite, c’est le temps de laver la vaisselle.
Évidemment, on reprend d’autres photos avant de dire adieu au temple! Et jusqu’à présent, nous nommons les sikhs et leur temple, notre coup de coeur du voyage! Dire que nous n’étions pas certains de l’inclure dans notre itinéraire…
À midi, nous partons d’Amritsar avec un chauffeur et allons rejoindre McLeod Ganj, dans le nord, à la frontière avec le Tibet. Le chauffeur pèse sur le klaxon presque sans arrêt, et en plus, il pèse 3 petits coups à chaque fois!!! Sophie commence à compter, mais elle abandonne à 135, complètement désespérée après une heure. Et nous avons 6 heures de route à faire… Il y a beaucoup de camions, de tracteurs, de charettes et surtout de tuktuks à dépasser.
Les 3 dernières heures, la route se met à tourner dans les montagnes himalayennes et la vue sur les pics enneigés nous apparaît comme par magie.
Nous arrivons à l’hôtel Holiday Hill (www.hotelholidayhill.com) à 18h. Il fait encore soleil, car ici, il se couche vers 19h15. Quand nous sortons de l’auto, nous constatons que la température est plutôt fraîche et lorsque nous entrons dans notre chambre d’hôtel, nous constatons également que la température est plutôt fraîche. Au Secours!!! Nous allons mourir de froid!!! Mais non! On nous prête un chauffage d’appoint et nous nous réchauffons autour de lui comme s’il était notre « sauveur »!
Voici la vue que nous avons du balcon de notre hôtel.
Nous allons souper dans un petit resto où on déguste des pâtes et de la pizza pendant que la porte du resto reste ouverte… ouiiiiiii! Une chance que nous avons enfilé la moitié des vêtements de nos sacs à dos avant de venir manger! Sans blague, on garde notre manteau et nos gants! Ça promet, 3 jours dans les montagnes…
Ici, nous sommes au pied de l’Himalaya, chaîne de montagnes qui sépare l’Inde du Tibet. McLeod Ganj est le siège du gouvernement tibétain en exil et la résidence du dalaï-lama. Environ 80 000 Tibétains se sont réfugiés dans la région. On dit que la traversée de l’Himalaya prend environ 3 mois et que près de 2500 Tibétains tentent de le faire chaque année. On estime qu’il sont 350 000 à avoir fui leur pays depuis que les troupes chinoises ont envahi le Tibet, en 1950. Nous avons donc l’impression d’être au Tibet, plutôt qu’en Inde. Plusieurs moines tibétains se baladent dans les rues dans leurs robes rouges.
Dans le village, il n’y a qu’une rue très étroite. Malheureusement, les voitures et les motos peuvent y circuler et c’est très dérangeant, car les conducteurs klaxonnent comme des déchaînés quand ils voient un piéton! La rue cimentée est bordée de canaux non protégés, il faut donc faire gaffe à ne pas tomber quand on se tasse pour laisser passer les voitures! Pas de tuktuk, heureusement. On peut donc commencer à respirer, nos poumons sont contents, car la pollution est quasi absente.
Après une bonne nuit emmitouflés sous de grosses couvertures, nous allons déjeuner dans un restaurant tibétain. Gruau tibétain (brun) et pain tibétain, gruau normal pour Audrey, yogourt avec muesli et fruits pour moi, crêpes aux bananes pour Steve et jus d’orange et de pomme fraîchement pressés pour tous! Bon, pour le gruau tibétain, nous repasserons!
Dans la journée, nous nous baladons dans la ville et nous décidons d’entrer dans les boutiques. Tous offrent un peu la même chose: sacs à main, pantoufles, foulards paschmina, bijoux, bouddhas… Il y a aussi des boutiques de plein-air qui vendent des sacs de couchage et des manteaux chauds. Et des agences qui proposent des treks en montagne.
Puis nous avons toute une chance, nous tombons sur un kiosque de chaussettes et de collants!!! Sophie, Audrey et moi nous achetons des leggings doublés en polar! Nous sommes aux anges. Quel bonheur! Nous trouvons une salle de bains à l’office du tourisme et enfilons nos caleçons. Aaaaahhh! Comme nous sommes bien! Enfin, nous pourrons nous promener sans grelotter. Il y a aussi des centres de massage, des centres de yoga et des docteurs de médecine traditionnelle tibétaine (amchi).
Nous allons visiter le Musée tibétain ainsi que le temple. Ensuite, nous allons dans le sentier où les pèlerins effectuent un « kora » (tour rituel) pour prier. Il y a plein de singes à l’entrée de la forêt qui est parsemée de petits drapeaux de prières. Les moines tournent les moulins pour leurs prières. Sophie et Audrey tournent les moulins pour leur plaisir.
En fin de journée, une petite pluie se met de la partie et nous rentrons nous réchauffer à l’hôtel, où notre chaufferette fonctionne sans arrêt, car il n’est pas question qu’on gèle quand on entre au bercail. On part le ventilateur du plafond pour que la chaleur se répande partout dans la chambre. Il n’y a que la salle de bains qui reste froide. Ce n’est peut-être pas très écologique, mais nous ferons notre part pour l’environnement une autre fois!
Pour le souper, nous essayons un autre restaurant tibétain où plusieurs moines sont attablés. Comme la porte du resto reste fermée, les filles peuvent enlever leurs manteaux! C’est la fête!
De gauche à droite: pain tibétain à la vapeur, soupe aux nouilles, épinards et champignons, et dumplings frits aux légumes. Il faut aussi vous dire que la particularité des restaurants du coin est qu’il faut nous-mêmes écrire notre commande sur le carnet de facture, sans sourire ni explication du serveur ou de la serveuse! On a aussi vu quelques touristes quitter les restos sans avoir compris le système et pensant qu’il n’y avait pas de service! Il faut dire que contrairement aux Indiens, les Tibétains sont des gens timides et cela paraît même dans leur service à la clientèle.
Pour notre dernière journée, nous avions prévu une randonnée, mais la pluie, la grêle, les éclairs et le tonnerre sont au rendez-vous… Nous passons presque toute la journée dans notre chambre et en profitons pour relaxer et mettre à jour nos textes.
Aujourd’hui, c’est le 55ème anniversaire de l’oppression chinoise sur le Tibet et une grande marche est organisée en matinée. Steve est notre fier représentant et va couvrir l’événement pour la famille!
Nous sortons pour le dîner, car la pluie s’est arrêtée. Nous mangeons des pâtes et du poulet, question de se réconforter avec de la nourriture connue! On retourne se promener en ville et faire quelques photos.
En après-midi, nous allons nous faire masser les petits pieds. Nous n’osons pas prendre les massages corporels, car il fait beaucoup trop froid pour se dévêtir! On se fait masser avec notre manteau sur le dos et nos gants! Et un chauffage d’appoint tente tant bien que mal de réchauffer la pièce…
Ensuite, nous allons souper et pendant que nous mangeons une soupe tibétaine et une pizza, je constate que nous n’avons vu encore aucun lézard en Inde, comme dans nos voyages précédents. C’est vrai qu’il fait un peu froid, ici, pour voir des insectes!
Nous retournons à l’hôtel et comme nous refermons la porte de notre chambre, j’aperçois une gigantesque araignée dans le coin de la porte!!!!!!!!!!!!!!!!! Oh my god! On dirait une tarentule!!!!!!
Je vais à la réception en leur disant: EMERGENCY! Et les gars viennent chercher l’araignée brune en l’attrapant par une patte pour ne pas la tuer! On avait peur qu’elle s’échappe et qu’on ne sache plus où elle était partie… Bon, c’est un peu la panique pour Audrey et Sophie. Steve devient donc « Vérificateur professionnel en chef » de la chambre et de nos bagages. Résultat: il n’y a plus âme qui vive ayant plus de 2 pattes dans la pièce. Nous pourrons dormir en paix!
Nos 3 jours au nord se terminent encore sous la petite pluie. Nous ne sommes pas chanceux. Au moins, nous avons vu de belles montagnes enneigées et un peuple différent. Cette nuit, le tonnerre et les éclairs ont réveillé les filles. On avait l’impression de se faire prendre en photo directement dans le visage à chaque éclair!
Nous prenons l’avion à 13h, sous la pluie. C’est triste, car on aurait eu toute une vue sur les montagnes au loin! Lorsque nous étions à McLeod Ganj, nous étions en montagne, donc nous n’avions pas une vue panoramique sur toute la chaîne himalayenne. On peut tout de même l’apercevoir sur cette photo.
1 heure et demi plus tard, au lieu de 12 heures de voiture en montagne, nous atterrissons à Delhi. De retour dans la folie de l’Inde, qui je vous le dis, nous dépasse à chaque fois! Prendre la route en tuktuk ou en taxi est une aventure en soi. Quand nous arrivons à destination et que nous constatons que nous sommes toujours vivants, nous remercions le ciel! J’exagère à peine…
Surprenant qu’on n’ait pas vu d’accidents encore. On a vu des motos se toucher un peu, mais ça doit être la routine pour eux! Et toujours ces fameux pipis sur le bord de la route. Sophie n’en revient pas!
Nous avons quelques heures à passer dans la grande ville, car nous prenons le train de nuit à 21h45, pour Jodhpur. Nous allons porter nos bagages dans un hôtel chic, nous serons donc en confiance de ne pas nous faire voler. L’homme à la réception est tout à fait correct.
Nous partons en tuktuk visiter le Tombeau Humayun, celui-là même qui a inspiré le Taj Mahal. C’est vrai qu’il lui ressemble beaucoup, mais il est fait en grès rouge et marbre blanc et date de 1550.
Ensuite, même si c’est très près, nous prenons un rickshaw pour aller au sanctuaire Nizam-ud-din, car il y a un carrefour de la mort à traverser et nous ne voyons pas trop où est situé le lieu à visiter.
Les filles s’assoient dos à nous et le vieux monsieur pédale du mieux qu’il peut. Il traverse n’importe où, entre les voitures qui passent. Nous n’en revenons pas, c’est insensé, mais c’est comme ça que ça fonctionne ici! Les filles voient toutes les motos et les tuktuks arrivés sur elles! On entre dans des petites ruelles où les kiosques de bouffe diffusent de merveilleuses odeurs et nous arrivons devant la petite entrée du temple. On ne l’aurait jamais trouvé sans l’aide du rickshaw. Encore dans un tourbillon où les mendiants nous talonnent, où les vendeurs de roses veulent nous offrir de garder nos souliers pour entrer dans le temple et où tout le monde nous regarde. Pas question pour nous de laisser nos chaussures à ces petits commerçants. Nous les transportons dans notre sac. Il faut se couvrir la tête et nous n’avons pas nos foulards. On réussit à négocier une « location » de foulards à un vendeur de roses, pour 50 roupies. (1$)
Nous entrons avec nos voiles dans un labyrinthe au plancher de marbre. Ce n’est pas aussi propre qu’au temple d’Or, mais ça va! Un autre « freak show », comme dit Steve à chaque fois. Des mendiants avec handicaps de toutes sortes sont assis par terre et nous regardent passer espérant recevoir quelque chose de notre part. Nous continuons sans trop nous y attarder, car on ne peut pas aider tout le monde! Et on arrive au centre de la place où les musulmans hommes, femmes et enfants sont réunis, debout ou assis, et ils prient. La place est magnifique, toute décorée de mosaïques colorées et de chandeliers en cristal.
Et avec tous ces gens rassemblés, c’est un beau spectacle. L’endroit est restreint et nous avons peu de place pour circuler. Nous prenons des photos pendant le chant de la prière de fin de journée et nous partons. Avec toute cette effervescence, tous nos sens sont stimulés et ceci se révèle notre coup de coeur de Delhi.
Il est temps d’aller souper et nous reprenons un tuktuk pour nous emmener dans le New Delhi Connaught Place, l’endroit le plus chic de la ville. Les boutiques ne vendent que des produits de luxe: Rolex, Benetton, Yves St-Laurent… Nous retournons manger au restaurant Zen, et allons chercher nos bagages à l’hôtel situé dans ce quartier. Nous donnons 4$ de pourboire au réceptionniste et quittons pour la gare vers 20h.
Malheureusement, nous ne sommes pas chanceux et embarquons dans un trafic de fou. Le stress monte, car nous ne voulons pas manquer notre train et il est recommandé d’arriver une heure d’avance pour choisir les sièges (couchettes).
Finalement, nous arrivons à 20h50, mais en regardant de plus près notre réservation, nous constatons que notre départ est prévu pour 21h15 plutôt que 21h45!!! Oh! my god! De plus, le tuktuk nous a déposé à l’arrière de la gare et nous ne trouvons pas à quel endroit nous enregistrer. Nous sommes dans un terrain vague en pleine noirceur, loin de l’entrée principale. On ne voit que les rails de chemin de fer et une petite lumière au loin qui écrit Ticketing! C’est par là qu’on se dirige alors.
C’est plein à craquer, on se croirait sur une nouvelle planète! On court avec nos bagages pour trouver le bon train. On se renseigne à un guichet et on comprend qu’il faut aller à la plateforme 3, de l’autre côté de la gare, en passant par la passerelle. On traverse en courant et en espérant être à la bonne place. On se rend compte qu’on n’a pas eu le temps d’acheter de l’eau et de la nourriture… Merde! Steve me crie d’arrêter acheter de l’eau pendant qu’il s’informe ailleurs. On se croirait dans un épisode de Pékin Express. La tension monte, il est maintenant rendu 21h05 et le train est sur le point de partir. Nous n’avons toujours pas nos sièges d’attitrés. On fonce dans les gens et on se crie après, tentant de trouver dans quel wagon sauter! Finalement, nous trouvons le wagon 1ère classe, qui ne se différencie pas vraiment des autres et nous embarquons, tout en sueur et exténués. On entre dans une cabine qui est vide. Il est 21h15, le train démarre. Pas de danger qu’il soit en retard cette fois-ci! En discutant avec le responsable du train, nous comprenons que nous sommes à la bonne place, et que nous avons 4 couchettes ensemble! fiou!
Nous vous confirmons que le système de réservation de train sur Internet, même s’il a été très compliqué à comprendre, s’est révélé très efficace. Et une chance que Steve avait tout organisé 2 mois d’avance. Oui, sa patience a été mise à rude épreuve, mais une fois sur place, dans le chaos, nous sommes très, très heureux, car il y a seulement 1 wagon 1ère classe et 3 cabines de 4 couchettes!
Pendant que nous reprenons notre souffle, Steve prépare les lits et je vais aux toilettes avec les filles. Et oui, c’est toujours moi la chanceuse! Il y a une toilette « standard » et du papier, nous sommes correctes. Bon, ça ne respecte pas tous les standards auxquels nous sommes habitués, mais ça va faire la job! Quand on retourne à nos couchettes, nous reprenons nos esprits et constatons que la 1ère classe en Inde n’équivaut même pas à la dernière classe au Québec! C’est un peu sale et crasseux, mais les draps sont propres et cette fois-ci, nous avons une porte qui barre plutôt que des rideaux qui bougent toute la nuit.
Tout le monde passe une belle nuit, à part moi qui ne réussis pas à bien dormir et qui gèle à cause de l’air climatisé. J’ai de la misère à avoir des bonnes nuits de sommeil depuis que je suis en Inde. Mais je me dis que j’aurai 49 autres semaines pour me reprendre dans l’année!
Dès notre réveil, nous apercevons par la fenêtre du train, le désert. Nous sommes maintenant dans une région plus désertique, et la température est bonne (25c – 30c). Enfin! On met de la crème solaire pour la deuxième fois du voyage!
Voici notre hôtel, Singhvi’s Haveli, www.singhvihaveli.com , vieux de 500 ans, situé dans la ville de Jodhpur, surnommée la Ville bleue. Nous avons une belle chambre avec un salon et 4 lits. On se sent comme dans un palais. En plus, il y a un bon restaurant végétarien, ce qui nous permet de rester relax à l’hôtel pour les repas. Ça nous fait du bien de nous reposer un peu… On n’a pas à se casser la tête pour chercher un bon resto.
Au deuxième étage, une salle commune, avec une balançoire de princesse! Et au troisième étage: terrasse sur le toit. On peut y voir la forteresse Mehrangarh construite en 1800 et qui s’élève à 120 m au-dessus des bâtisses bleues.
La ville de Jodhpur est très intéressante. Les gens sont aimables et nous saluent. Ils aiment se faire prendre en photo et insistent même parfois pour qu’on les photographie! On se balade dans la petite ville et on parle avec les gens. Ici, chaque coin de rue, chaque ruelle, chaque kiosque nous en met plein la vue. Il ne reste qu’à appuyer sur le déclencheur! C’est le royaume de la photo.
Il y a beaucoup plus de vaches qu’ailleurs, et certaines ont même la tourista… Et oui, c’est possible pour elles aussi! Il y a moins de klaxons. Les chauffeurs sont plus respectueux et ne sentent pas le besoin de klaxonner comme si leur vie en dépendait!
Jodhpur est également le royaume du scooter abandonné. Ils sont laissés dans une ruelle, empoussiérés et peinturés de crottes de pigeon! Il y en a beaucoup comme ça… bizarre…
Cet après-midi, les filles s’achètent des bracelets pour accessoiriser leurs saris.
On marche dans la vieille ville et on prend quelques photos. Cette fois-ci, c’est Sophie qui prend l’appareil, et voici les résultats:
Impressionnant, pour une petite fille de douze ans!
Lors de notre expédition en ville, nous croisons un marchand de fruits et légumes, juste à côté de la boîte aux lettres! D’ailleurs, il y a plusieurs boîtes comme ça un peu partout dans la ville. Toutefois, on décide d’envoyer nos cartes postales par l’entremise du bureau de poste. Ce sera sûrement plus sûr!
Bon, il fait chaud et nous sommes maintenant loin de notre hôtel. Nous décidons d’y retourner en tuktuk. Ici, ils sont différents. Ils sont un peu plus gros et nous avons la possibilité d’asseoir les filles sur un petit banc dos au chauffeur. C’est donc plus confortable que les quatre coincés sur le même banc!
De retour à l’hôtel, nous relaxons sur le toit et admirons cette ville mythique. Nous avons une vue qui surplombe les maisons avoisinantes.
Un fait différent de nos autres voyages, ce sont les prises de courant électrique. Il y a une prise individuelle pour chaque lumière. Alors, on retrouve toujours une belle mosaïque de prises sur le mur. Nous ne comprenons pas la raison d’en avoir autant. Est-ce un élément décoratif? En tout cas, en Inde, il ne faut pas être pressé pour allumer la lumière!
Le lendemain matin, nous nous réveillons tôt pour nous rendre au château. La vue au sommet y est extraordinaire!
Sur le chemin du retour, nous voyons plusieurs beaux kiosques.
Et toujours et encore des vaches sacrées.
Celle-ci est assise dans un tas de déchets, juste en face du puits qui ravitaille en eau le quartier. C’est incroyable comment c’est différent de chez nous.
Nous nous reposons un peu à l’hôtel, car toute cette effervescence tire notre énergie continuellement. Une fois nos batteries rechargées, nous repartons explorer cette ville photogénique.
Sur notre chemin, par hasard, on trouve un temple où les femmes et les enfants célèbrent le Holi Day chaque jour, une semaine avant la journée officielle. Ils se lancent de la poudre colorée et nous les rencontrons, tous rouges. Steve s’amuse à prendre des enfants en photos et dans le feu de l’action, il se fait un peu asperger! Une femme lui en met dans les cheveux pour qu’il se fasse prendre en photo par le photographe officiel de la ville. Il dit que Steve sera dans le journal demain! Une fois coloré, Steve entre dans le temple pour regarder la célébration du dieu Krishna.
Dans l’après-midi, pour faire changement, nous retournons faire de la photo. On rencontre des gens et nous prenons le temps d’échanger avec eux. Ils sont bien sympathiques, malgré leur anglais limité. Nous comprenons que Ajay veut être une future star de cricket!
Que Indira est heureuse lorsqu’elle est dans les bras de sa maman!
Que Sajif et Mani sont deux petits garçons qui aiment jouer des tours!
Que Phulan doit aller chercher son eau au puits pour nourrir sa famille!
Que Tapan aime bien sourire aux passants, du haut de sa fenêtre!
Et que Devraj voulait absolument avoir une photo avec Sophie. C’est trop drôle de le voir mettre son bras, tout doucement, autour du cou de Sophie. Il est tout fier et Sophie est toute gênée!
En fin de journée, Steve repart dans le dédale de ruelles à la recherche d’une prise de vue du fort et de la ville. Sur son chemin, il rencontre une famille de chiens enragés. Il a la frousse de sa vie et pense se faire manger! Il doit hurler et donner des coups de pieds pour se défendre. Dans ce chaos, les villageois lui viennent en aide et réussissent avec des bâtons à faire fuir les chiens.
Sur cette poussée d’adrénaline, Steve poursuit sa route, et ne trouvant pas le point de vue recherché, il décide de demander à un homme s’il peut monter sur le toit de sa maison pour voir le fort. L’homme accepte et le voilà sur le toit avec toute la famille à admirer la vue sur la ville. C’est très joli, mais c’est le temps de repartir. Toutefois, l’homme veut absolument qu’il prenne le thé avec eux. Impossible de refuser, ces gens sont trop gentils. Leur unique fils se marie le 7 mai et c’est déjà les préparations. La maison, vieille de 4 générations, est en pleine rénovation pour le mariage, car il aura lieu dans leur demeure. Ce sera une grande fête et il invite toute notre famille. Ce sera pour une autre fois, malheureusement! Il est temps de quitter, l’homme lui remet un cadeau en souvenir de sa venue. C’est un livre de prières en feuilles d’or du dieu Adaman. Quelle belle rencontre!
De retour à l’hôtel, nous demandons au serveur de nous faire une pizza sur pain naan. Le proprio n’avait jamais pensé à cette idée! Il nous demande si c’est bon, et malgré qu’elle soit épicée, c’est vraiment délicieux. Alors le proprio nous dit qu’à partir de ce soir, ce sera ajouté sur son menu! Tout comme aux Philippines, l’an dernier, nous arrivons à faire ajouter une recette au menu du restaurant.
Nous adorons la ville de Jodhpur et les gens. Nous sommes un peu tristes de devoir quitter demain pour Udaipur…
Il fait beau et très chaud maintenant, environ 35 c. Plus besoin de combines et de polars! La crème solaire est de mise.
Nous partons de Jodhpur à 9h avec notre chauffeur pour nous rendre à Udaipur. Tout cela organisé par Darpan, le propriétaire de notre palace, au look « maharaja » avec sa moustache frisée. Il nous apprend d’ailleurs que sa famille est propriétaire de la bâtisse depuis 10 générations. Le 1er de sa famille à le posséder était un Ministre du Maharaja. Cela explique le look « palais ».
En route, nous rencontrons nos premiers dromadaires, soient dans les champs, soient qui tirent des charrettes.
Nous rencontrons également sur notre chemin de nombreux bergers avec leurs chèvres. La route entre Jodhpur et Ranakpur est principalement rurale et désertique. On croise plusieurs villages et cela nous permet de voir les campagnes du Rajasthan et leurs habitants. On y voit plusieurs femmes de style gipsy et des hommes avec le typique turban indien.
On y croise également de nombreux camions surchargés. Nous avons à peine à croire qu’on puisse mettre autant de marchandises dans un camion.
Lors d’un dépassement, Steve se sort la tête de la voiture et réussit à prendre cette photo en mouvement. Le couple est en scooter et on les dépasse à toute allure!
Le conducteur nous arrête vers midi au sanctuaire Jaïn (Ranakpur) le plus vaste et le plus important du pays et qui date du 15ème siècle. Laissez-moi vous expliquer le jaïnisme… Religion fondée au VIème siècle avant J.-C. en réaction aux rites de l’hindouisme. Les jaïns croient que la conduite juste est essentielle en pensée et en acte envers toute créature vivante. Certains vivent nus, d’autre un peu moins radicaux, conservent un minimum de biens, dont un balai pour écarter de leur chemin toute créature vivante qu’ils risqueraient d’écraser, et un morceau de tissu sur la bouche pour éviter d’inhaler des insectes! Rien de moins!
Regardez la règle no. 11. Je me demande bien comment ils pourraient vérifier cette information…
Ceux qui sont en bermudas doivent porter un pantalon long et mou qu’ils prêtent. Les femmes en camisole se font passer une belle jaquette style hôpital. Audrey est tellement heureuse de porter un pantalon long et un gilet!!!
Chaussures, cigarettes et objets en cuir doivent être déposés à l’entrée.
Le temple est tout sculpté en marbre, du plancher au plafond, c’est de toute beauté! Il contient 1444 colonnes et elles sont toutes différentes!
On y croise un groupe d’étudiantes indiennes.
Nous repartons et traversons les monts Aravalli. La route tourne pendant quelques kilomètres, mais ça va. On arrête dîner dans le resort Aranyawas, donc pas de stress pour la qualité de la bouffe. On mange végétarien de toute façon!
On reprend la route et on croise de beaux champs. Toutefois, avec ce climat, les agriculteurs doivent arroser leurs champs constamment. Pour ce faire, au lieu d’utiliser une pompe, ils utilisent une méthode médiévale pour récupérer l’eau d’un puits avec l’aide de bœufs. Ensuite, l’eau est acheminée aux champs grâce à un réseau de canalisations. Très ingénieux et écologique!
En route, nous arrêtons à une station-service. On rencontre Vadish, il ne parle pas anglais, mais accepte de prendre la pose pour nous!
On finit par arriver à Udaipur, vers 16h. Le taxi nous laisse à 5 minutes de l’hôtel, et on doit prendre un tuktuk pour continuer.
L’hôtel qu’on pensait prendre n’a qu’une petite chambre pour 3, alors nous allons voir les hôtels voisins et trouvons une chambre de rêve pour nos princesses! Leur lit est collé à la fenêtre, entouré de rideaux blancs et donne directement sur le bord de l’eau. Elles se croient en bateau! www.jagatniwaspalace.com .
Ici, le look « Maharajah », avec longue moustache et barbe séparée en deux, est très prisé par la gent masculine.
Nous sommes fatigués de notre journée de route et comme le restaurant sur le toit de l’hôtel est un des plus populaires, nous réservons une place pour 18h30.
Sur la terrasse, nous avons la vue sur le City Palace. Et la vue sur le lac. On se croirait en Europe. La ville d’Udaipur est renommée pour être la ville la plus romantique de l’Inde. C’est tout à fait justifié!
Au petit matin, nous sommes réveillés par le chant d’un minaret et un tintamarre de roucoulements de pigeons! Super! Comme quoi, c’est difficile de trouver la perfection pour une chambre d’hôtel… Nous prenons le petit-déjeuner dans notre hôtel et la vue sur le « Lake Palace » est incroyable. Le maharaja a transformé son palais en hôtel et seuls les clients de l’hôtel peuvent le visiter. Vous comprendrez que le prix d’une chambre est hors de prix pour nous. On nous dit que le maharaja y habite encore dans une section réservée juste pour lui et qu’il aime rencontrer ses invités. Ce sera pour une prochaine fois!
À défaut de visiter le »Lake Palace », nous partons visiter le City Palace. Il est absolument magnifique et à l’intérieur nous pouvons y voir toutes sortes de collections placées dans différentes pièces du palais…
comme ses carrosses…
et sa toilette!
On y apprend également que lors des guerres, le maharaja de Udaipur était très rusé, car il déguisait ses chevaux en éléphants pour laisser croire à l’adversaire qu’il était lourdement armé. Toutefois, ses chevaux couraient nettement plus vite et étaient plus agiles que les éléphants. Ils n’ont jamais perdu de guerre.
Après la visite, nous changeons d’hôtel, car notre chambre de rêve était déjà réservée à quelqu’un d’autre. Nous prenons l’hôtel voisin et les filles tombent en amour avec leurs chiens Brandy (bébé bouledogue de 3 mois) et Tchopi (chien saucisse). www.hoteldevrajniwasudaipur.com
Pendant notre dîner au Café Lotus, un chauffeur de tuktuk, Mawer Singh, nous offre ses services pour l’après-midi et nous acceptons après négociation. Au programme: tour de la ville pour voir différents bazars, magasinage de vêtements en préparation du Holi Festival, visite du Palais de chasse au sommet d’une montagne.
Mawer est très sympathique. Il comprend exactement ce que nous recherchons et nous apporte dans les bons endroits. On débute dans le bazar du vieux Udaipur. On voit que les gens se préparent pour le festival de Holi.
Ensuite, il nous apporte dans une boutique de linge afin d’acheter des vêtements pour porter lors du festival de Holi, car on sait que nous devrons les jeter après l’événement. Alors nous cherchons quelque chose de pas trop cher et pas trop laid! Finalement, on réussi à trouver notre « déguisement » pour le Holi. Le marchand Mohamed est un bon négociateur et nous fait un bon prix.
Notre troisième arrêt: la visite du palais de chasse. Le maharaja venait à cet endroit pour y chasser le tigre, le léopard et le cerf. Voici la vue que nous avons tout en haut. Malheureusement, ce palais est laissé un peu à l’abandon. Malgré tout, on y constate que le gouvernement tente d’y faire quelques rénovations, mais il reste tellement à faire pour le remettre comme autrefois…
Nous sommes bien étonnés de voir les femmes travailler durement avec leurs beaux saris. Somme toute, seule la vue sur Udaipur est intéressante. Sur le chemin du retour, nous apercevons un beau paon s’envoler juste devant nous. Ils sont vraiment élégants et beaux, ces oiseaux!
Dans ce « tour de ville », nous constatons que la ville d’Udaipur est la plus propre parmi toutes celles visitées. Nous y voyons très peu de vaches, donc cela veut dire moins de merde… Et les gens ramassent leurs déchets, donc pas de dépotoirs à ciel ouvert. Le lac a des algues, mais c’est tout, pas d’autres objets non identifiés y flottent! Il faut dire que le Maharajah habite sur le lac et que son gouvernement s’occupe de bien entretenir la ville. Ça aide un peu!
En fin de journée, nous relaxons à la chambre et partons pour souper de l’autre côté du lac, pour avoir une vue différente et pour mieux admirer le City Palace.
Derrière nous, le palais du Maharajah.
Nous mangeons encore la bonne cuisine indienne, qui commence à paraître de moins en moins épicée! On a beau leur dire : »Not spicy », reste que pour nous, c’est épicé quand même. Et le nez nous coule toujours un peu à la fin du repas!
Ce soir, c’est la veille de la veille du festival des couleurs, qui s’appelle le HOLI DAY. Tout le monde est en préparation et on emmène des balles de foin en ville pour les feux. On sent déjà l’effervescence! Et tout cela nous paraît bien étrange. Le soir, on sent une ambiance différente dans les kiosques.
Ce matin, nous quittons vers 8h pour Pushkar. Pas possible de partir beaucoup plus tôt, car les hôtels ne servent pratiquement pas de déjeuner avant 7h30…
Nous sommes surpris de traverser des kilomètres et des kilomètres de manufacturiers de marbre et de granite. Selon notre chauffeur, plus de 20 km de grossistes se succèdent les uns après les autres, des 2 côtés de la route! Et, toujours selon lui, une plaque de marbre 4 x 8 vaut seulement 40$!!! Finalement, il n’a peut-être pas coûté si cher que ça à construire le Taj Mahal!
Sur 5 heures de route, nous rencontrons énormément de camions de tous les styles. Et la technique de conduite est toujours la même: on colle le camion, puis on regarde à droite si on peut dépasser. Et on dépasse en klaxonnant. Toujours. Le klaxon indique que nous dépassons. Ici, le clignotant ne sert à rien. La majorité des camions indiquent sur leur panneau arrière: HORN PLEASE.
Souvent, des dépassements inquiétants se font et on doit rouler un peu sur le côté pour éviter le face à face. On finit par s’y habituer! Et puisque ça ne roule pas trop vite (entre 60 et 80 km\h) et bien, ça se contrôle bien!
Parfois, c’est une vache qui marche sur la route et il faut la contourner! Parfois, c’est un taureau qui va manger dans le terre-plein. Certains s’y assoient également pour se reposer!
Parfois, les camions sont légèrement surchargés!
Nous rencontrons beaucoup de bergers qui portent des tuniques blanches et de gros turbans rouges ou roses sur la tête. Trop de belles images!
Et soudainement, arrive ce que tout conducteur indien redoute sûrement plus que tout au monde: le klaxon de notre voiture arrête de fonctionner! Il est mort! Capoute! F-i-fi-N-i-ni! Notre chauffeur est désemparé, et nous constatons rapidement pourquoi: c’est notre seul moyen d’annoncer aux autres que nous arrivons dans leur passage. Même les autres conducteurs semblent se demander ce qui se passe quand ils nous voient passer. Heureusement qu’ils ne nous restent que quelques kilomètres avant d’arriver.
Nous arrivons finalement à Pushkar, sains et saufs. Et nous logeons dans un très beau Bed and Breakfast, dans la suite familiale. www.inn-seventh-heaven.com/Dia.html . Un autre décor de princesses. Avec la vue sur les dromadaires qui attendent les touristes pour partir en caravane.
Aujourd’hui, c’est la veille du Holi. Il fait extrêmement chaud et nous décidons de dîner, de nous reposer dans la chambre pour nous cacher du soleil et d’attendre qu’il soit 17h pour partir à la découverte du centre-ville.
Nous partons vers les festivités et remarquons qu’il y a beaucoup d’autres touristes en ville. Par contre, ils sont un peu différents de nous. Nous sommes parmi les hippies, les rasta, les bohèmes, les peace and love: appelez-les comme vous voulez, les filles sont impressionnées par cette nouvelle sorte de touristes! Des cheveux rasés d’un côté et long de l’autre, des tresses dans la barbe, des rastas entourés sur le dessus de la tête 10 pouces de haut, des filles aux rastas jusqu’en dessous des fesses, des anneaux dans le nez. Et le comble que les filles ont aperçu dans la foule: une famille avec un bébé et un enfant de 4 ans qui avaient déjà les cheveux longs avec des rastas!
Toutes les boutiques du centre-ville sont ouvertes et il y a beaucoup d’ambiance. Nous achetons nos poudres colorées pour avoir des munitions demain. 20 sous par sac.
Puskar est une ville sainte comme Varanasi. D’ailleurs Gandhi a fait jeter quelques unes de ses cendres dans le lac. Il y a des ghats et plusieurs temples autour du lac.
Puskar est une ville malpropore. Il y a beaucoup de déchets et de vaches. Après Udaipur, c’est un méchant contraste.
Ce soir, c’est le temps de célébrer le printemps et la victoire du bien sur le mal. Cela débute par la crémation du démon Holîka, avec un feu de joie. Holi était également fêté autrefois pour être la dernière occasion de s’amuser avant la période difficile des plantations.
Nous sommes installés sur le toit d’un restaurant rempli de hippies qui fument des cigarettes roulées (Audrey est découragée…)pour avoir une belle vue sur le feu qui s’en vient.
Pendant près d’une heure, au marché central, ils font une prière avec un célébrant au micro. Des gens assis par terre ont une chandelle allumée, et ce sont eux qui allument le feu principal au moment opportun.
Cela devient vite très chaud. Le brasier est énorme et nous sommes contents d’être installés plus haut, car la chaleur est forte.
Au travers de la foule, deux personnes installent une boîte et tout à coup ça fait BOUM un peu partout juste au-dessus de nous. Ce sont les feux d’artifice qui commencent! C’est assez déstabilisant et irréel, car cela semble organisé en « bric à brac ». Aucune sécurité et tout cela se passe parmi les gens. Heureusement, tout se passe bien.
Lorsque le feu diminue en intensité, les gens s’y approchent pour venir y recueillir des cendres.
À la fin de cette fête, nous rentrons à l’hôtel et avons hâte au lendemain. Nous sommes venus à Pushkar pour fêter la Holi, alors… Que la fête commence!
Ce matin, nous déjeunons et enfilons rapidement nos « costumes » pour le Holi Day! Des vêtements et des sandales que nous pourrons jeter après le jeu, car les couleurs tachent! Nous avons payé 34$ pour habiller toute la famille. Vous pouvez voir nos sachets de couleurs: rose, jaune, orange, vert, mauve, rouge, bleu. Attention, les Québécois arrivent!
Steve a préparé notre caméra: il l’a entouré d’un sac de plastique qu’il a collé avec du ruban adhésif autour de l’objectif. Je suis prête pour photographier l’événement! Je la tiens bien fort dans ma main droite, la sangle entourée autour de mon bras!
En sortant de l’hôtel, nous décidons de nous colorer le visage, car nous appréhendons que nous nous ferons encore plus « attaqués » si nous n’avons aucune couleur sur la peau! Le vendeur dans le kiosque face à notre hôtel s’occupe de nous, il est le premier à nous asperger avec de la poudre et avec sa bouteille d’eau verte, percée sur le bouchon.
On part donc dans la petite rue tranquille à pied, car les tuktuk sont presque tous en congé. Nous rencontrons un groupe de femmes indiennes qui nous font une danse et nous jouent de la musique. Nous dansons avec elles, mais à la fin, elles nous demandent de l’argent! Désolées Mesdames, mais nous n’avons pas d’argent sur nous! On repart!
On rencontre d’autres petits groupes d’enfants et on se fait mettre de la poudre sur les joues. On fait l’accolade en se souhaitant mutuellement: » Happy Holi! »
C’est toujours un peu apeurant, car on ne sait pas trop ce que les gens vont nous faire. De la poudre sur les joues, c’est l’fun. Mais en recevoir partout dans la face, les yeux ou la bouche, ça nous stresse un peu…
Un peu plus loin, Sophie et moi recevons chacune une bouteille d’eau verte dans le dos! C’est fait, on est toute mouillée! Mais il fait tellement chaud, qu’on ne se plaint pas trop…
On arrive finalement au marché central, le même endroit qu’hier soir. La musique et l’ambiance sont très fortes. Le « rave » est bel et bien commencé! La majorité des gens qui dansent sont des Indiens entre 15 et 25 ans et des touristes bohèmes (hommes-femmes).
Il faut passer dans la foule pour nous rendre dans le restaurant et monter sur le toit. Ça danse en fou, mais on réussit à nous faufiler tout près des haut-parleurs. Les filles trouvent que la musique est trop forte! On finit par entrer et nous mettre à l’abri! Steve part dans l’action avec la caméra Go Pro, pour filmer le party.
On prend des photos et on n’en revient pas de voir toute la poudre qui vole dans les airs, les bouteilles d’eau qui aspergent dans tous les sens. Les gens sont mauve foncé. D’ailleurs, toute la scène est mauve foncé.
Quand quelqu’un lance de la poudre jaune, verte ou bleu, on la voit!
On voit plusieurs gars torse nu et on comprend pourquoi quand on aperçoit quatre jeunes déchirer les camisoles ou les t-shirts de 2 touristes. Il y a un fil électrique qui pend au-dessus du centre de la place, et le but est de le remplir de gilets pour en faire une belle corde à linge! C’est réussi!
Steve revient finalement avec la chemise déchirée sur le côté. Il s’est sauvé juste à temps pour ne pas finir en bedaine! Des jeunes ont même fouillé rapidement dans ses poches, mais elles étaient vides! Nous ne sommes pas des débutants quand même!!!
Toute une folie règne sur la place centrale. On comprend maintenant pourquoi il y a tant de bohèmes en ville, c’est pour vivre le « Rave » de Pushkar! Nous sommes heureux d’avoir la chance de participer à ce moment très spécial. C’est seulement ici que ça se vit comme ça. Dans les autres villes, la connotation religieuse est plus forte et ça se passe surtout autour des temples.
Steve retourne faire un bain de foule!
Après une heure, nous en avons eu pour notre argent. Il est temps de repartir! Nous sortons voir le rave de plus près, mais à l’écart quand même, car ça danse un peu trop intensément.
On décide de prendre une rue moins achalandée pour ne plus nous faire asperger. Ça se passe assez bien, sauf quand on rencontre des groupes de gars qui décident de ne pas nous épargner, même si on leur dit: » No, no! No water! » Steve essaie de nous protéger du mieux qu’il peut, mais on se refait mouiller! Je n’ai pas le choix de passer parmi eux et ils en profitent pour me toucher les seins et les fesses. Comme c’est intelligent!!! J’ai hâte de rentrer au bercail et mes pieds me font souffrir le martyre avec mes sandales à 50 sous. Nous avons la chance de rencontrer un des rares chauffeur de tuktuk en ville et il nous embarque. Enfin! Plus personne ne peut nous « attaquer », car il y a une règle non écrite : « On n’arrose pas les voitures et les tuktuk! » Ouf! La guerre des couleurs est terminée et nous pouvons enfin aller nous reposer!
En passant, le Holi est l’occasion pour les castes inférieures de pouvoir enfin être égaux aux castes supérieures. C’est leur seule journée pour en profiter. Et les touristes sont la cible privilégiée! Évidemment!
Voici donc à quoi nous ressemblons au retour!
Steve est celui qui a le plus joué et ça paraît!
Sophie arrive en 2ème position! Elle a beaucoup aimé l’expérience!
Audrey, la coquine, arrive en 3ème place!
Et moi, qui tenais la caméra à l’abri, j’arrive en dernière place, mais fière de l’être! Surtout quand Steve et Sophie essaient de se laver les mains et qu’après 4 lavages, il en reste encore…
Les gens de l’hôtel nous disent que ça prendra 4 à 10 lavages avant que ça parte! Ouiiiiiiii!!! Merde, Steve est mauve partout dans la face! On ne va pas se promener avec des vestiges de la fête pendant une semaine???
Il est interdit aux clients colorés d’entrer dans leurs chambres pour ne pas tacher les draps ou les serviettes. Alors on nous offre une salle de bains au sous-sol. Nous commençons par le lavage de notre visage et nous sommes découragés… La poudre s’enlève bien. Mais les parties où nous avons reçu de l’eau et de la poudre, c’est plus difficile à laver. On rit surtout de Steve, car il en a tellement dans le visage… on l’imagine dans quelques jours, au Qatar, avec la face multicolore!!!
Finalement, avec l’aide d’une débarbouillette et de beaucoup de savon, on finit par revenir un peu plus normal. Il nous reste quelques couleurs pâlies, mais ça va!
C’est l’heure de dîner. Presque tous les restaurants sont fermés, mais pas celui à côté de notre hôtel. Steve part en éclaireur: on ne veut SURTOUT PAS se refaire salir, maintenant qu’on est propre! Tout est beau, alors on court jusqu’au resto, on mange tranquillement et on revient sain et sauf! Fiou!
Vive le Holi, mais juste une fois dans notre vie!
Étant donné que le Holi se termine à 15h, nous partons en taxi vers 16h pour Jaipur, la ville rose.
Tous les kiosques sont fermés, sauf les marchands d’alcool. C’est étrange de ne voir presque personne dans les rues. Mais je vous confirme que les vaches ne sont pas en congé, elles!
On voit des gens en moto, la face rouge et mauve. Certains qui conduisent très mal. Notre chauffeur nous explique qu’ils ont un peu trop bu pendant la fête…
Il est 18h30 quand nous arrivons à Jaipur. Nous logeons dans un hôtel de luxe pour bien terminer le voyage!
Steve a bien organisé notre voyage. Nous terminons nos 2 derniers jours dans un hôtel luxueux avec piscine et nous avons la Suite Royale pour seulement 100$ canadien! www.umaidbhawan.com
Le premier matin, nous visitons la vieille ville. Il y a tant de kiosques et tous les vendeurs nous disent la même chose, à chaque boutique: « Just looking! », « Looking is free », « Only 100 roupees »! On n’a pas le goût, svp, arrêtez de nous achaler!
Ils appellent Jaipur: « la ville rose », mais en fait, c’est plutôt « saumon » pour moi et « orange » pour Audrey.
Nous ne sommes pas très charmés. La vieille ville est trop grosse et c’est trop accaparant. Nous commençons à en avoir assez de tout ce tourbillon. Nous ne visitons pas le City Palace, nous ne visitons pas les lieux touristiques où on doit payer. Bref, nous décidons unanimement de retourner à l’hôtel et relaxer à la piscine.
Avant de repartir, nous dînons dans un restaurant jaïn, recommandé dans notre guide. Et nous mangeons, pour la première fois, une feuille d’argent fondue sur notre plat en sauce! On s’assure quand même auprès d’un des 12 serveurs que c’est comestible! « What’s that? » Ça ressemble à du papier d’aluminium! On nous répond que cela se mange sans problème! Et vlan! Nous pouvons maintenant nous vanter d’avoir mangé de l’argent!
En sortant du restaurant, nous rencontrons Barbe Rousse, moi qui croyais que ce pirate célèbre était Anglais et non, il était Indien. Sans farce, Mohamed parle un français impeccable. Il dit travailler comme guide pour le Club Aventure.
Nous croisons également Kavin qui prend son thé chai tranquillement devant sa boutique.
Sur notre route, nous voyons une réalité, qui pour moi, est l’une des plus difficiles à voir: des femmes et des enfants vivant sur le trottoir, en pleine ville, et un petit bébé d’environ 7 mois qui marche à quatre pattes sur le bord du trottoir!!! Il porte seulement un gilet. Il s’assoit sur le bord du chemin, et joue à se mettre des choses dans la bouche. Et par « choses », j’entends « tout ce qui traîne dans la rue » et non pas « petits jouets mignons fraîchement achetés chez Toy’R us! » Ouf! Il semble y avoir quelqu’un qui le surveille plus loin… mais quand même… avec tout le trafic autour, c’est INCROYABLE! Il joue carrément dans les poubelles et dans le chaos des klaxons de la ville.
Nous passons le reste de la journée à relaxer et nous nous couchons tôt.
Le lendemain, nous partons en direction de Delhi à midi 30. Le chauffeur nous arrête à Amber voir le fort et l’endroit où sont gardés les éléphants colorés. On a la chance de les flatter, et le bébé de la place nous démontre ses prouesses en nous mettant chacun un collier de fleurs autour du cou.
Près de la ferme des éléphants, il semble y avoir un événement sous une petite tente. Un homme parle au micro devant un groupe d’hommes aux turbans rouges. Steve s’approche avec respect et regarde la scène. Une personne de la foule l’invite à s’approcher et à se joindre au groupe. Il pointe sa caméra et lui demande de prendre des photos. Ils ne lui diront pas deux fois!!! Le gourou parle toujours et les hommes écoutent attentivement. Soudain, le même homme qui l’autorise à prendre des photos, pointe une personne dans la foule et lui demande de se lever. Étrange… Il veut absolument que Steve le photographie. Sûrement à cause de sa belle moustache!
La route est longue vers Delhi. On arrête pour dîner dans un restaurant douteux et nous arrivons à notre hôtel pour 18h30! Dernier souper indien, ça sent la fin. Nous sommes prêts à partir. Nous avons vécu toutes les expériences que nous voulions vivre!
Ce matin, nous quittons l’hôtel tôt pour nous rendre à l’aéroport Gandhi. Nous avions pris un hôtel tout près pour ne pas risquer d’être pris dans le trafic. En moins de 10 minutes, nous sommes arrivés. On prend l’avion Qatar Airways en direction de Doha. Nous avons une escale de 24 heures à faire entre l’Inde et le Canada, histoire de voir la mer et nous reposer avant notre retour dans la neige au Québec.
Nous arrivons à Doha vers midi. Nous sommes estomaqués de la différence avec l’Inde: la propreté, le silence, la conduite automobile parfaite… Comme ça fait du bien! Et nous mangeons au restaurant de l’hôtel des mets délicieux, sans stresser, sans nous demander si nous risquons d’être malade!
Finalement, nous décidons de profiter de la piscine de l’hôtel plutôt que d’aller à la plage. Comme nous avons déjà visité la ville au début du voyage, nous n’avons pas besoin de courir pour tout voir et nous savons exactement où nous rendre. En fin d’après-midi, nous partons de notre hôtel, et nous longeons la promenade le long de la mer jusqu’au musée islamique afin de voir les gratte-ciel de la nouvelle ville.
Nous allons nous promener dans le souk Waqif. Il est bondé de gens, des parfums d’encens flottent dans les allées, les hommes fument le narguilé dans les cafés et les femmes voilées magasinent entre amies. Nous en profitons pour manger dans un restaurant iranien, car nous ne pensons pas visiter l’Iran prochainement…
En fin de soirée, on se laisse tenter par quelques achats. Sophie s’achète une montre et Steve s’achète l’habit traditionnel du Qatar et se convertit à l’islam!!! Finalement, l’hindouisme en Inde n’aura pas eu le dessus sur Steve. Ah! Ah! Ah!
Le lendemain matin, nous reprenons l’avion de Qatar Airways pour 13 heures de vol. Nous arrivons à Montréal et constatons qu’il y a encore plein de neige. L’hiver est toujours bien présent. Sur le chemin vers Québec, on constate les grands espaces et cette neige blanche. Cela nous fait tout drôle, car nous avons l’impression que nous vivons dans un pays pur et calme. Finalement, c’est ici le Shanti!
Quelques semaines plus tard…
L’Inde du Nord n’est pas un endroit de tout repos, c’est vrai. Beaucoup de monde, beaucoup de différences, mais aussi beaucoup de couleurs et de beauté. Nous étions si curieux d’aller visiter ce pays pour nous faire notre propre opinion. Ce fût difficile. Nous avons été dépaysé. Nos valeurs ont été bousculées. Mais nous sortons grandis de cette aventure et nous sommes heureux d’avoir relevé ce défi avec nos enfants. Cela restera un voyage mémorable pour chacun de nous quatre! Nos filles ont compris à quel point leur vie était belle et simple, et elles sont fières d’être nées au Canada. C’est bon d’aller voir ailleurs! Cela nous permet d’apprécier, au retour, notre petit bonheur!
Itinéraire du voyage:
Date | Ville | Choses à faire | |
26-févr-14 | mercredi | Montreal | |
27-févr-14 | jeudi | Qatar | |
28-févr-14 | vendredi | New Delhi | New Delhi |
01-mars-14 | samedi | New Delhi | Old Delhi |
02-mars-14 | dimanche | Varanasi | Visite des temples et Ghats |
03-mars-14 | lundi | Varanasi | Visite des temples et Ghats |
04-mars-14 | mardi | Train de nuit | Visite des temples et Ghats |
05-mars-14 | mercredi | Agra | Visite du Taj Mahal |
06-mars-14 | jeudi | Amritsar | Journée de déplacement (train et avion) |
07-mars-14 | vendredi | Amritsar | Visite du temple d’or et la frontière |
08-mars-14 | samedi | McLeod Ganj | Déplacement en voiture |
09-mars-14 | dimanche | McLeod Ganj | visite du dalai-Lama |
10-mars-14 | lundi | McLeod Ganj | rando |
11-mars-14 | mardi | Train de nuit | Visite de Delhi et déplacement |
12-mars-14 | mercredi | Jodhpur | Visite de Jodhpur |
13-mars-14 | jeudi | Jodhpur | Visite de Jodhpur |
14-mars-14 | vendredi | Udaipur | Visite Ranakpur |
15-mars-14 | samedi | Udaipur | Visite de Udaipur |
16-mars-14 | dimanche | Pushkar | Déplacement en voiture |
17-mars-14 | lundi | Jaipur | HOLI DAY |
18-mars-14 | mardi | Jaipur | Visite du Fort Amber |
19-mars-14 | mercredi | New Delhi | Déplacement en voiture |
20-mars-14 | jeudi | Qatar | Visite de Doha |
21-mars-14 | vendredi | Montreal |