L’ascension du Kilimandjaro, une expédition pas ordinaire!

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Pourquoi le Kilimandjaro:

Notre aventure a débuté un soir d’été en 2010 au restaurant le Voodoo Grill à Québec, alors qu’on s’était rassemblé pour changer les idées d’un de nos chums qui venait de se séparer. Par solidarité masculine, toute la gang de St-Raymond était au rendez-vous sur la grande allée…euh! peut-être pas juste pour ça.

Pendant le repas, les choses se déroulaient comme à l’habitude, on avait du plaisir à se rappeler nos vieilles histoires que nos blondes ne sont plus capables d’entendre. À force de prendre du vin et de se raconter nos aventures, il faut croire qu’on a eu envie de s’en créer de nouvelles. Christian a alors lancé l’idée de grimper le Kilimandjaro. Aussitôt Hugo, Rodolphe et moi avons embarqué dans le projet. Question que l’idée ne soit pas juste une idée de gars sur le party, j’ai mis 100$ sur la table et proposé d’ouvrir un compte, Christian s’est empressé d’accoter, le fond pour notre aventure au Kilimandjaro était créé et l’idée ne se perdrait pas dans la hutte vodka CO2 Camitz du Charlotte.

Dans les semaines suivantes, j’ouvrais un compte dans lequel nous allions cotiser mensuellement jusqu’au départ prévu en décembre 2012. Rodolphe et Hugo procédaient au recrutement de Steve et Alain qui allait compléter notre groupe de six voyageurs.

Profil de notre équipe

Alain Desraspe

41 ans, père d’une fille de 5 ans, professeur au CEGEP et coach sportif, résident de Québec. Il rêvait de visiter l’Afrique.  Super athlète, amateur de défis, il n’était jamais monté en haute altitude. Il a été désigné pour être notre coach dans la préparation physique et notre conseiller en alimentation pendant l’ascension.

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Christian Giguère

36 ans, père de trois garçons de 10 ans, 8 ans et 5 ans, entrepreneur, résident de St-Raymond. Il a choisi le Kilimandjaro parce que c’est la seule montagne dont il était capable de se rappeler le nom… plutôt pour se garder en forme et se forcer à s’entraîner. Il est l’initiateur du projet à 1h AM au Charlotte sur Grande Allée et responsable du « duct tape » pendant l’expédition.

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Etienne Hardy

37 ans, père d’un garçon de 10 ans et deux filles de 8 ans et 4ans, directeur production porcine chez Olymel, résident de Mont Saint-Hilaire. Le Kilimandjaro était une motivation à me remettre en forme après trois grossesses sympathiques. J’étais le secrétaire-trésorier et rédacteur du journal de notre aventure.

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Hugo Lefebvre

37 ans, père de deux garçons de 5 ans et 1 an, entrepreneur, résident de Saint-Augustin. Pour lui, le Kilimandjaro était parfait comme première montagne: pas technique, pas trop extrême (c’est ce qu’il pensait avant de l’avoir fait), bref, un beau défi de gang pour se garder en forme. Hugo était le scout « toujours prêt » de la gang. Toujours prêt pour un training et à motiver tout le monde à s’entraîner.

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Rodolphe Perron

38 ans, père de deux filles de 11 ans et 8 ans, entrepreneur, résident de Saint-Raymond. Il a choisi de faire le Kilimandjaro pour suivre la gang, vivre une expérience hors du commun et se mettre en forme. Rodolphe était le « Hacuna matata » de la gang ou si vous préférez le « let’s go, on le fait, on se motive ».

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Steve Côté

38 ans, père de deux filles de 10 ans et 8 ans, directeur développement des affaires chez Groupe Océan, résident de Québec. Le Kilimandjaro était pour lui un rêve d’enfance, il y pensait depuis l’âge de 14 ans. Très heureux et privilégiés de partager cela avec des amis d’enfance. Avec son expérience de Safari en Afrique, il était responsable d’organiser le séjour et les contrats avec le guide du Safari et du Kilimandjaro (Kili).

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Visionner la vidéo de notre expédition au sommet du Kilimandjaro en Tanzanie:

En janvier 2013, 6 amis d’enfance réalisent un rêve: l’ascension du Kilimandjaro en Tanzanie. La  »Machame Trail » leur rend la vie difficile avec des orages et de la grêle, mais dans l’adversité, ils réussissent à atteindre le sommet en 4 jours.

 

La préparation du voyage en Tazanie

En préparation pour le sommet de l’Afrique

Pendant deux ans, nous avons eu beaucoup de plaisir à préparer cette expédition. On s’est rencontré à plusieurs reprises pour planifier le voyage et se préparer physiquement.  Chacun de nos choix était une décision d’équipe, à commencer par la date du départ. On a choisi de partir pendant les vacances des fêtes pour permettre à Rodolphe et à Christian de se libérer plus facilement de leurs obligations professionnelles. Pour la gang, c’était le meilleur moment pour partir, mais côté météo pas l’idéal, vous comprendrez pourquoi plus tard.

On a aussi choisi de faire un safari avant l’ascension pour se donner une chance de se remettre du décalage horaire de 8 heures.

Pour l’ascension, nous avions choisi de la faire en sept jours pour maximiser nos chances de succès avec une meilleure acclimatation. En sept jours, le taux de succès est de 80 %, tandis qu’en cinq il est de 50 %.

On s’est même donné un nom d’équipe, Les INVINCIBLES, en référence à l’émission télé de Radio-Canada. En fait, c’est plutôt Christian et Rodolphe qui nous ont donné ce nom-là. On ne peut pas dire que ça faisait l’unanimité au départ, à commencer par moi. Je trouvais le terme mal approprié dans la mesure où, en altitude, la témérité n’a pas sa place. Mais bon, dans une équipe on ne décide pas tout. Parfois, il faut se rallier. On a même eu notre logo et notre chandail des INVINCIBLES.

Pour la préparation physique, chacun y voyait individuellement. On a, bien sûr, testé nos jambes sur quelques montagnes ensemble : Gibraltar, Ste-Anne, Stoneham, Washington, mais le meilleur entraînement que nous ayons fait en préparation de ce périple est sans aucun doute les marches du Cap Blanc à Québec. Chaque mercredi, quatre mois avant le départ, on se réunissait pour gravir les 400 marches (398 plus précisément) entre le Saint-Laurent et les plaines d’Abraham. Au début, on ne faisait que quelques allers-retours, mais à la fin tout le monde les faisait au moins 10 fois. Les plus « tough » y ajoutaient une petite course de 5 km jusqu’au condo du père à Hugo.

Quelques semaines avant le départ, on a rencontré Caroline, la voisine d’Hugo qui avait fait le Kili il y a quelques années avec le groupe de Dany Turcotte. Bien qu’on s’était documenté abondamment sur le sujet, ça été une rencontre essentielle pour finaliser nos préparatifs, savoir quoi apporter comme équipements, vêtements et savoir à quoi s’attendre là-bas. Ça nous a donné un sérieux coup de pouce.

Pour le choix de l’agence de voyage au Kenya et en Tanzanie, Steve avait déjà fait un Safari en famille en 2011 et avait fait un bon contact avec le guide et propriétaire de l’Agence kenyanne.  Nous avons fait soumissionner quelques agences et c’est encore David Tours qui était non seulement le plus économique, mais en plus nous le connaissions.  David W. Ngunjiri est le propriétaire de l’agence www.davidtours-carhire.com .  Pour en savoir plus sur comment préparer un safari au Kenya, voir l’article dans la section astuce.  www.unpaysalafois.com/safari-itineraire-et-agence

Le safari, l’étape du repos et de l’adapatation

C’est le grand départ pour l’Afrique

26 décembre 2012, Québec, Canada

Après avoir célébré Noël, on a dit au revoir à nos familles et on s’est rejoint à l’aéroport Jean Lesage à à 15 h. À notre arrivée, une mauvaise nouvelle nous attend, notre vol de Paris/Nairobi a été annulé et décalé de 24 h, ce qui risque de nous priver d’une journée de Safari. Tout le monde s’active pour remédier à la situation… Steve entreprend les démarches auprès de Flight Network. Christian contacte Air France pour trouver une solution, tandis que les autres poursuivent les pourparlers avec les agents d’Air Canada. Deux heures plus tard, le problème demeure entier, on prend tout de même le vol pour Montréal dans l’espoir de régler notre situation au bureau d’Air France à Montréal.

Tout juste débarqués de l’avion à Montréal, envahis par l’excitation de l’aventure qui commence et sans doute un peu par le stress des billets d’avion, Steve et moi marchons rapidement vers le bureau d’Air France. De plus en plus vite, Steve emprunte le tapis roulant pour prendre les devants. Pas question de me laisser distancer, je me mets à courir. Steve en fait autant. Finalement, c’est le sprint! Deux vrais gamins dans les corridors de Pierre-Eliot-Trudeau…

Au comptoir d’Air France, les nouvelles ne sont pas meilleures, mais au moins notre vol pour Paris est confirmé. On garde espoir de trouver six places pour Nairobi, mais on est de plus en plus résignés à passer une journée à Paris. Nous prenons place à bord du Boeing 747 en direction de Paris. Dispersés dans l’avion, je suis seul au deuxième niveau, un visage connu derrière moi, Mesmer qui commence sa carrière en France.

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27 décembre 2012, Paris, France

Nous arrivons à l’aéroport Charles-de-Gaules au petit matin, les négociations recommencent au bureau d’Air France pour constater que le vol vers Nairobi n’a pas été annulé, mais qu’il est plein. On obtient six places stand-by, on garde un mince espoir de prendre le vol du 27 décembre. Rapidement, cet espoir s’envole, mais nous obtenons confirmation de nos places pour le 28. Les négos ne s’arrêtent pas là, il nous faut maintenant trouver hôtel et repas à Paris. Tout finit par se régler, on se rend à l’hôtel, on prend le déjeuner avec un petit quart de vin, tout le monde est de bonne humeur.

La pression redescend, on ne peut rien y changer, on est à Paris, aussi bien en profiter. On saute dans le RER, descendons à Notre-Dame-de-Paris, marchons sur les Champs-Élysées, traversons le Louvre vers l’Arc de Triomphe.

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La rue est bondée de gens, c’est le marché de Noël. Le temps est pluvieux et froid et il n’est pas facile d’avancer à travers cette foule. Hugo nous amène chez la tante de Rady qui tient un petit restaurant asiatique au cœur de Paris, Le Lac de l’Ouest. On est accueilli à bras ouverts, on reconnaît l’hospitalité des Kuong. Après quelques verres de Beaujolais et des arachides au wasabi, on reprend notre marche à travers la ville, on se rend dans le 16e arrondissement près de la Bastille pour trouver un bon petit pub éclairé aux lampions. Toute la journée, la fatigue se fait sentir, on résiste pour se mettre à l’heure d’Europe, mais comme le dit Alain : « On est top shake ». Après quelques consommations, retour à l’hôtel. Au menu, baguette et jambon. Personne ne se fait prier pour aller se coucher, il est seulement 20 h.

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28 décembre 2012, Nairobi, Kenya

Rendez-vous à 7 h 30 pour le petit-déjeuner, après une très bonne nuit de sommeil. Tout le monde semble avoir apprécié le confort de son lit, malgré la petitesse des chambres typiquement parisiennes tout comme le repas : croissant et café. Initiation aux dés menteurs pour Steve, le temps d’attendre Alain qui tarde à nous rejoindre dans le hall de l’hôtel, un préambule pour le reste du voyage… Christian transfère un peu de matériel dans son bagage à main pour ne pas payer de surcharge, une première pratique avant la préparation pour l’ascension. Quelle bonne idée de Christian d’avoir transféré du stock dans son bagage à main : duct tape, tire-bouchon et coupe-ongle lui sont confisqués à l’embarquement… temporairement, le temps qu’il les reprenne lorsque la femme au contrôle a le dos tourné. Du grand Giguère…

Ça y est, on s’envole pour Nairobi à d’excellentes places, première rangée en avant, tous ensemble au centre, sauf Alain qui a pour voisin un Africain bien portant et bien odorant dans la section de gauche. Nous jouons notre première partie de dés officielle, gagnée par Alain « 4 valets, un Jack », mais le call de la partie revient à Steve : « les dés sont là, oups! Les dés sont plus là ». 7 h 30 plus tard, nous voilà arrivé à Nairobi. Il est 21 h, soit 8 heures de décalage avec le Québec, il fait 18 oC et il pleut. Les bagages se font attendre, mais ils finissent par arriver, affichant quelques indices de fouille. David (agent de voyage local) nous attend avec Mosa (cuisinier) et Francis (guide safari). On charge la camionnette, un modèle Toyota quatre roues motrices et on attend, on attend, on attend un autre client de David. L’approche client kenyane, j’imagine. Il est 23 h, toujours pas de nouvelle du client et on finit par partir pour l’hôtel situé à 20 minutes de l’aéroport. Petit souper rapide à l’hôtel (steak ou poulet). Christian n’a pas vraiment apprécié sa tiraille de zébu, mais tous ont aimé leur première Tusker, une bière locale. On rejoint ensuite nos co-chambreurs. Pour le reste du voyage, Rodolphe et Steve, Alain et Hugo, Christian et moi formerons les paires de nuit.

29 décembre 2012, Masai Mara, Kenya

Le 29 décembre est une sorte de continuité du 28, car personne n’a vraiment dormi, le jetlag nous affecte tous. Les chambres modestes, mais propres, sans air conditionné, nous auront offert tout au mieux la possibilité de prendre une bonne douche. À 6 h 30, on se réunit pour un bon petit-déjeuner continental : croissant, bacon, jambon, fromage, œuf brouillé, saucisse, pommes de terre rissolées, fruits frais, etc. Rodolphe et Steve manquent à l’appel, ils sont restés sur l’heure de Paris. Christian sonnee le « wake-up call ». Rodolphe est en maudit, il n’a dormi qu’une heure et c’est la dernière. On rencontre un type de Nouvelle-Zélande qui vient de gravir le Kili en sept jours par la Machame Trail, exactement comme ce qu’on s’apprête à faire. Il a eu beaucoup de pluie pendant son ascension et nous recommande de mettre nos trucs dans des sacs de plastique, sinon tout sera détrempé. On prend bien note de son conseil. Un beau trek, nous dit-il, la dernière journée est quelque chose, il est enchanté : « When the sun goes up, it’s an amazing feeling ».

Rodolphe et Steve attrapent une bouchée, on finit de payer l’agence de voyages David Tour et, hop! On est parti pour le Masai Mara : 300 km de route à parcourir. Alain installe sa Go-Pro au bout de son bâton de marche et prend quelques séquences tout au long du parcours. Premier arrêt pour prendre des photos de la vallée, on découvre le paysage du Kenya. Ancienne colonie anglaise, on conduit à gauche et le volant est à droite. Jusque-là, la route est très belle, ils l’ont refaite l’an dernier. Peu de temps après, il nous faut faire un deuxième arrêt pour faire le vide, suivi d’un 3e arrêt très rapproché, Mosa doit compléter ses courses pour nos repas durant le Safari.

On quitte la voie pavée pour poursuivre sur une route de terre rouge ponctuée de nids de poule, pour ne pas dire d’autruche. La largeur de la route est tout juste suffisante pour laisser passer deux voitures. Notre guide-chauffeur semble plus à l’aise sur la terre battue que sur le pavé, il accélère, on se fait brasser le Canadien pas à peu près. Il pleut, la route est parfois glissante et à quelques reprises on semble échapper la camionnette vers le fossé, mais Francis la récupère bien. La camionnette est chargée à ras bord, il n’y a plus de place. Continuant nos bonnes habitudes, on boit beaucoup d’eau, environ 2 litres chacun l’avant-midi seulement, ça nous oblige à arrêter souvent. Finalement, après 1 h 30 de tape-cul, on lâche la route pour se rendre à notre logis des deux prochaines nuits, Maria Bush House, une charmante petite maison à flanc de montagne.

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Dès notre arrivée, Mosa est en cuisine à nous préparer notre lunch du midi, il faut faire vite si on veut voir quelques bêtes sauvages aujourd’hui. Sandwich aux concombres avec fromage à la crème et jambon, œuf à la coque, banane et jus. C’est le premier œuf à la coque de Christian. Pas le temps de digérer, on est reparti, le parc de Masai Mara n’est qu’à un kilomètre de notre logis.

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Dès notre entrée, on aperçoit quelques gazelles, zèbres et phacochères, mes préférés, allez donc savoir pourquoi! C’est ensuite le tour de quelques girafes à prendre la pose. On aperçoit des éléphants au loin. Ça fourmille de chevreuils africains : impalas, antilopes de Grant et antilopes de Thompson. Francis reçoit un « in » sur son CB, des guépards viennent de réussir une chasse. On s’y rend sur-le-champ, trois camionnettes sont déjà sur les lieux à notre arrivée. Le spectacle est incroyable, deux guépards mâles en train de se rassasier d’un bubale.

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La victime est fraîche d’une ou deux heures tout au plus. Les guépards mangent en vitesse, ils surveillent l’arrivée des hyènes ou des lions, le cas échéant ils laisseront leur repas aux plus forts. Ils mangent tellement vite qu’ils sont essoufflés, leur bedaine bien pleine. Un petit chacal rôde autour, un guépard lui fait comprendre de garder ses distances en feignant un sprint en sa direction. Une quinzaine de vautours attendent patiemment la fin du festin pour s’emparer de la carcasse. Sept autres vautours viennent les rejoindre, ils arrivent en planant au-dessus de nous. Les guépards dévorent la bête à une vitesse effarante. Les principaux muscles sont déjà avalés, ils s’attaquent aux poumons, aux bajoues et aux côtes, on entend les os casser sous la pression des mâchoires. Ils prennent quelques pauses, la satiété est atteinte depuis longtemps, difficile d’en prendre plus.

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Ils quittent, les vautours se jettent aussitôt sur les restants du bubale. Dans le temps de le dire, toute la viande entre les côtes est disparue. Ce sont des charognards d’excellence, ils ne laissent rien, pas même pour le pauvre petit chacal qui attend toujours son tour en retrait.

Le safari se poursuit, on croise des éléphants et des buffles, mais ils sont encore assez loin. Notre chauffeur Francis est téméraire, on fait du hors-route à travers les bosquets à la recherche de nouvelles trouvailles. On aperçoit une hyène. Généralement seule, elle attaque en groupe. Plutôt peureuse, elle s’enfuit. On a ensuite la chance de tomber sur une lionne qui se repose dans la broussaille avec son mâle.

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La camionnette est tellement proche qu’on leur pile presque sur la queue. Steve est tout excité, il n’en revient juste pas comment on peut sortir aussi facilement des sentiers, comparativement à ces autres safaris.

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En moins de deux heures dans le parc nous avons déjà vu 3/5 du Big five (lion, buffle, éléphant).  On se rend à la rivière pour tenter de voir le léopard et le rhinocéros qu’il nous manque pour le compléter, peut-être quelques hippopotames aussi. On roule rapidement sur la route détrempée, quelques dérapages contrôlés au plus grand plaisir du groupe qui se tient debout dans la Toyota pour ne rien manquer du paysage. Sous les encouragements du groupe, Francis en met davantage, il réussit même un 360 sur terre battue. Je pense que cette acrobatie lui a donné la chienne, on a presque renversé, et il se calme un peu pour la suite de la randonnée.

À la rivière, on voit quelques hippopotames au loin, mais ce sera tout pour la journée, l’après-midi a été bien rempli, on retourne au Mara Bush House. On célèbre notre première journée de safari au champagne qu’Hugo avait acheté à l’aéroport de Paris. Le cocktail est suivi d’une petite partie de dés avant le repas qui s’avère copieux : poulet et riz, accompagnés de piment et de fève.

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Il est 20 h 30, on n’étire pas la journée plus longtemps et on prend possession de nos tentes, à l’exception de Steve qui dormira dans une petite chambre à l’intérieur de la maison. Chacun a sa tente, elles sont dispersées dans les bois autour de la maison. Le domaine est entouré d’une clôture de broche et surveillé par un gardien massaï armé d’une lance. On peut dormir en paix… On s’endort rapidement, mais quelques heures plus tard, on est réveillé par le cri des hyènes dans les bois près de notre campement. Le sommeil est difficile à retrouver pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas tant à cause des hyènes qui rient à proximité que le jetlag qui nous empêche de dormir. À 2 h du matin, la génératrice cesse de fonctionner. À 5 h, Rodolphe est debout. À 5 h 30, je le rejoins. 6 h 30 : le soleil se lève. Mosa me prépare un café, j’en profite pour écrire notre journal.

30 décembre 2012, Masai Mara, Kenya

Le reste du groupe nous rejoint pour déjeuner à 7 h : omelette, saucisse avec pain, confiture et miel. Steve fait traiter son orteil qui tarde à guérir par Mosa : massage avec quelques épices secrètes, sa botte au pied droit et une gougoune au pied gauche pour s’aérer le gros orteil. Après un petit lavage de notre camionnette pour effacer les traces de notre « mud drag » de la veille, on repart en safari. Antilopes, gazelles, zèbres, phacochères, bubales et une panoplie d’oiseaux croisent notre chemin dès notre arrivée.

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Les buffles, éléphants, girafes et prédateurs sont plus difficiles à apercevoir. On remarque quelques éléphants au loin que notre guide réussit à approcher. Enfin, nous pouvons voir les pachydermes de près.

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Notre mission du jour: voir le rhinocéros et le léopard. On explore de nouveaux territoires, la Masai Mara est vaste. On croise un autre guide qui nous informe qu’une meute de lions vient de sévir, on s’y rend sur-le-champ. Le roi, ses huit femelles et leurs rejetons sont en train de dévorer un zèbre adulte.

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À notre arrivée, le mâle a déjà terminé sa boustifaille.

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C’est au tour des jeunes lionceaux et des femelles de se servir.

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Il y a foule, 22 véhicules entourent les lions qui mangent paisiblement. Paisiblement, jusqu’à ce qu’Alain se lève sur notre camionnette pour prendre une vidéo avec sa Go-Pro au bout de son bâton. Comme il étire sa « lance », toutes les femelles décampent. Un voisin, offusqué de voir le spectacle terminé, nous balance un : « Why don’t you go to the zoo? » On reçoit un appel sur le CB nous prévenant de l’arrivée des rangers. En moins de deux, tout le monde est parti ( Il est interdit de sortir des sentiers…Là, Steve comprend que hier ce fut exceptionnel).

On retourne à la chasse d’images de rhinocéros et de léopard le long de la rivière. Il pleut, les animaux se font plus rares dans la région où nous cherchons. On arrive à la frontière de la Tanzanie/Kenya. On en profite pour vider notre trop-plein d’eau et prendre quelques photos. Un plan avec la Tanzanie, un plan avec le Kenya et Christian veut prendre un plan près du buisson.

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J’approche avec lui du buisson quand une camionnette au loin s’amène à toute vitesse avec les lumières qui « flashent », le klaxon au fond. Le chauffeur nous crie : « there is a lion in the bush ». Sans tarder, on retourne vers le véhicule. Francis demeure calme, les lions ne s’attaquent pas aux humains, nous dit-il. Quand même, on ne courra pas de risque…

On continue un peu plus loin pour prendre notre dîner. On traverse la rivière vers la Tanzanie dont le poste frontalier est installé de l’autre côté. Sur le bord de la rivière, on aperçoit une foule de squelettes de gnous. Passage obligé pour la migration, plusieurs se noient ou sont dévorés par les crocodiles ou les lions à leur sortie de l’eau. On remarque quelques hippopotames stationnés plus loin. On débarque de la voiture, des petits singes nous accueillent. Francis nous recommande de manger dans le véhicule pour ne pas nous faire voler notre dîner par les singes. Sandwich aux tomates et fromage à la crème, œuf à la coque, poulet froid, melon d’eau et petit jus sont au menu. On va se promener sur le pont près des hippopotames. Erreur, un gardien vient nous avertir qu’il est interdit d’y aller, on pourrait se faire attaquer par les crocodiles. On rencontre une enseignante américaine, nouvellement emménagée à Abou Dabi. Steve lui demande sans hésitation : « Do you know my friend France, she is a teacher in Abou Dabi? »

Sur le bord du poste frontière, on remarque de drôles de petits lézards multicolores qui se courent les uns après les autres. On reprend la route durant cinq minutes pour aller voir les hippopotames de plus près. Un ranger kenyan armé nous attend pour nous accompagner à travers les chemins que les hippopotames empruntent sur la terre ferme la nuit.  On ne peut s’y aventurer seul, l’hippopotame est l’animal qui tue le plus d’hommes en Afrique, il défend son territoire.

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Il nous explique que les hippopotames passent la journée dans la rivière et sortent la nuit pour se nourrir, ils peuvent alors parcourir jusqu’à 20 km. L’hippopotame est très propre, il fait ses besoins à la base des arbres et s’essuie avec les feuilles, comme l’ourson Cottonelle! On remarque un jeune mâle dans la rivière à l’écart des autres parce que sa mère le tient loin des mâles adultes qui le tueraient.  On n’aime pas la compétition masculine chez les hippopotames.

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De l’autre côté, un mâle adulte est sorti de l’eau, immobile, il est probablement malade. Un crocodile se tient également sur le bord du rivage. Suspens.

Comme notre ranger adore nos chandails, Hugo lui donne le sien et un billet de 10 $US. Comme la majorité des Kenyans que nous avons rencontrés jusqu’alors, il ne semble des plus content du pourboire que nous lui versons. « You can add more… », nous dit-il!

Avant de repartir, on croise le chauffeur du véhicule qui nous a avertis pour le lion dans le bosquet. Il nous explique que c’est son copain qui lui a dit que cinq minutes auparavant il y avait vu un lion, mais que lui il ne l’a pas vu. Y avait-il réellement un lion dans ce bosquet, on ne le saura jamais?

On reprend donc notre « chasse » au rhinocéros et au léopard, mais on fait chou blanc. On aperçoit tout de même des mangoustes, des marabouts et des babouins (les préférés à Rodolphe) avant de quitter le parc.

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À la sortie du parc, on se rend visiter un village massaï. Pour 100 $US, on nous ouvre les portent de leur village.

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La visite débute par des danses et chants locaux. Quelques jeunes Massaïs s’exécutent et entourent Christian qui se joint à la danse. Il s’ensuit un concours de saut en hauteur entre les Massaïs et notre groupe. Tout le monde y participe et saute joyeusement dans boue et la bouse de vache, on ne distingue plus l’une de l’autre de toute façon. Rodolphe est déclaré grand gagnant, mais il faut avouer qu’il trichait un peu, il pliait les genoux.

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On entre ensuite dans le village circulaire entouré d’une clôture d’arbustes à épines servant à protéger les chèvres qui y passent la nuit à l’abri des prédateurs. Les vaches sont gardées à l’extérieur du village et protégées par des gardiens massaïs armés de lances et de leurs dagues. Tout le village dépend des vaches et des chèvres pour vivre. Les maisons sont construites à base de bouse de vache. Elles durent une dizaine d’années. Après ce temps, le toit devient trop lourd à force d’ajouter de la merde pour l’imperméabiliser. Ils doivent alors construire une nouvelle maison. Chaque maison abrite une famille : une femme et ses enfants.  Un homme peut avoir plus d’une femme et c’est le père qui choisit les femmes pour son fils.

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La visite se termine à la boutique où nous sommes assaillis par les vendeurs et achetons quelques souvenirs.

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De retour au camp, Hugo et Alain décident d’aller courir pendant que Steve fait traiter son orteil par notre cuisinier Musa. On prend une petite Tusker frette avant le souper de ragoût de bœuf servi avec chou et patates. On déguste le tout avec du vin de la région.

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À 20 h, on se prépare à aller se coucher, mais pas avant une dernière partie de dés…

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Cette nuit-là a été plus tranquille, les hyènes ont été moins actives, peut-être en raison de la pluie.

31 décembre 2012, Moshi, Tanzanie

Dernier repas au lodge : crêpe et œuf à la coque, servis avec du pain et la « super jam ». On fait le plein d’eau, salue nos hôtes et c’est un départ vers l’aéroport de brousse situé au milieu du parc. Cela nous laisse le temps d’apprécier la vie sauvage du Masai Mara en s’y rendant. À l’entrée du parc, on voit un troupeau de gnous. On prend ensuite un appel du CB pour voir des guépards, il y a foule et ils sont loin, alors on ne perd pas de temps. On espère encore pouvoir voir notre rhinocéros, mais c’est plutôt sur un beau groupe de girafe que nous tombons.

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Deuxième appel au CB, des lions cette fois. Nous nous y rendons, mais le scénario de la veille se répète, deux lions au loin avec une masse de touristes autour. On se rend alors compte de toute la chance que nous avons eue plus tôt de les observer d’aussi près en plein repas. Okidoki! On est reparti. Notre chauffeur voit un troupeau de buffles, et sans hésiter il quitte la route et se dirige directement parmi la masse noire des bêtes. Incroyable! Ce sera notre dernière observation de la faune rapprochée avant de se rendre à l’aéroport.

Aéroport, il faut le dire vite, il s’agit plutôt d’un chemin de terre bien tapé à côté d’un abri d’autobus et d’une bécosse. Le soleil est au rendez-vous, la température doit dépasser les 35 oC, il est impossible de rester au soleil. Notre vol est prévu pour 10 h 15 et, comme à l’habitude, il y a un délai d’attente.  On en profite pour saluer notre chauffeur et guide Francis:

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Et Musa, notre distingué cuisinier et soigneur d’orteil. Musa avait été le cuisinier de Steve en 2011 lors de son safari avec sa famille au Kenya:

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À 11 h, un premier avion se pose sur la piste, un bimoteur à hélices d’une capacité de 20 personnes.

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Aussitôt les occupants débarqués, nous nous avançons pour prendre place. On charge nous-mêmes nos sacs dans la soute à bagages. L’appareil est petit, je suis pratiquement assis dans la cabine du pilote, je vois tout ce qu’il fait.

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L’appareil est âgé, les cadrans sont à aiguilles, les ajustements à roulettes et à manivelles. Trois autres avions se posent avant que ce soit à notre tour de décoller. Le pilote met les gaz, tout en pompant les freins vigoureusement avec ses pieds. L’avion prend de la vitesse sur la route de terre, il se promène de gauche à droite avant de prendre son envol. La vue est superbe, on voit les animaux qui se promènent dans le parc et les villages circulaires des Massaï. L’appareil atteint sa pleine altitude à 9600 pieds et cela ne prend que 45 minutes pour se rendre à Nairobi. À l’arrivée, impossible de reprendre nos sacs directement, bien qu’ils soient à portée de main, il faut passer par le service des bagages.

David nous attend avec notre nouveau chauffeur. Il nous a réservé une navette de luxe, un genre de camionnette Toyota Sienna allongée. Le luxe, c’est l’air conditionné. On s’y entasse comme des sardines, le coffre ferme difficilement et on roule vers la Tanzanie.

En route, on a un petit creux, on s’arrête donc pour s’acheter un régime de bananes pour 1 $US. Hugo, qui n’a jamais mangé de banane de sa vie, s’efforce d’en prendre au moins une bouchée, ce sera tout pour lui… question de texture, paraît-il. La route est très belle, construite l’an dernier par des Chinois. Peu avant la frontière, on s’arrête dans un petit resto local. Bœuf ou poulet et riz sont encore au menu. Il y a aussi une petite boutique sur place. Hugo en profite pour acheter des chips qui seront très appréciées du groupe quelques minutes plus tard. C’est aussi à cette boutique que nous avons acheté les bracelets des « invincibles ».

Arrivés à la douane du Kenya, on doit s’enregistrer avec les empreintes digitales, c’est sérieux. À notre sortie du bureau d’enregistrement, nous sommes entourés par les vendeurs. Jamais, nous n’en avons vu d’aussi tenaces ailleurs dans le monde, ils sont totalement envahissants. Rodolphe et Christian sont les acheteurs les plus actifs. Notre chauffeur revient, la voiture est enregistrée, on peut maintenant se rendre à la douane de Tanzanie. La même procédure se répète. Au total, il nous faut deux heures pour traverser la frontière. Nous arrivons à Moshi, plus précisément au Sal Salinero Hotel à 21 h. On y rencontre Stanley, notre agent pour le Kilimanjaro et Juma, notre guide de montagne. Autour d’une bière, à part Juma qui prend un coke, il nous explique ce qu’il faut pour l’expédition. On déguste ensuite une bonne pizza avant de se rendre à nos chambres. Leur culture probablement différente de la nôtre, nos fournisseurs ont décidé qu’ils buvaient sur notre bras.

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On finalise les derniers préparatifs, nos sacs de voyage ne doivent pas dépasser 15 kg. On laissera donc un peu de matériel au bureau de Stanley. Même si c’est la St-Sylvestre, à 21 h 30, c’est l’extinction des feux.

L’ascension du Kilimandjaro, le plus haut sommet de l’Afrique

1er janvier 2013, 1re journée Kilimandjaro, Tanzanie

7 h, on se réunit pour le petit-déjeuner sur le bord de la piscine : œufs, patates, ailes de poulet, accompagnés d’une espèce de gruau local. On a rendez-vous avec notre guide à 8 h 30, mais il n’arrive qu’à 9 h. On charge le minibus, et une douzaine de porteurs montent avec nous.

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On arrête en route pour s’acheter de l’eau pour la journée. Il fait un temps superbe, très ensoleillé. Il nous faut une heure pour rejoindre le départ de la Machame Trail du Kilimandjaro. Pendant que notre équipe de porteurs passe à la pesée des charges, on remplit nos gourdes d’eau et on procède à notre enregistrement dans le parc.

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Des Suisses, des Belges et des Français font la queue avec nous. En attendant ensuite notre guide pour partir, excités au maximum, on procède aux derniers ajustements d’équipement. On nous remet notre lunch qu’on place dans notre sac de jour et on nous donne le signal de partir, il est 11 h 15. Pole-Pole jusqu’au campement, nous dit-on. Aucun guide ne nous accompagnera pour cette section du parcours sans difficulté ni risque de se perdre en route. On part de 1800 m d’altitude et on doit se rendre à 3000 m sur un trajet de 18 km.

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Enfin, c’est bien réel, on entame l’ascension du Kili après plus de deux ans de préparation, vêtus de shorts et t-shirts, car la température est chaude et humide. La route est large et abrupte dès le départ. On marche à travers une forêt tropicale luxuriante. Une liane pend au passage. Hugo en profite pour faire Tarzan, mais Jane ne répond pas.

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Après 75 minutes de montée, une pluie diluvienne qu’on n’avait pas vu venir s’abat sur nous. On cherche un abri sous les arbres et on met nos vêtements de pluie. Trop tard, on est détrempé. Croyant que cela va se calmer, vu l’intensité de la pluie, on s’arrête pour manger notre lunch : un burger froid, du poulet, une mini-banane, un biscuit et du jus. La météo ne change pas, on poursuit notre route sous la pluie.

On arrive au campement à 15 h 45, soit 4 h 30 après notre départ. On signe le registre, mais notre campement n’est pas prêt, on est monté trop vite, ça devait nous en prendre 6 h.

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La pluie se calme et s’arrête, tout le monde essaie d’en profiter pour faire sécher son linge. On s’installe des cordes à linge de fortune. Chacun est plus imaginatif que l’autre pour faire sécher ses bottes : riz, éventail, bougie, serviette, poudre pour bébé, duct tape, etc.

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Steve est passablement préoccupé par l’état de ses bottes. Pendant ce temps, les membres de notre équipe de sherpas et de cuisiniers arrive les uns après les autres et s’affairent à monter le campement, ils sont 23 au total : 18 porteurs, 3 guides et 3 cuisiniers.

Laissez-moi vous présenter JUMA, le chef guide.

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Ainsi que Speedy Gonzalez, nous l’avons baptisé ainsi, car il ne marche pas, il cours tout le temps.  De plus, c’est un gars cool qu aide tout le monde et il a toujours une attitude positive:

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Nous avons aussi Erin, notre second guide, le doyen du groupe, il a 63 ans et à monté le Kili plus d’une centaine de fois.

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Peu de temps après, on s’installe dans la tente cuisine pour une partie de dés. Le souper arrive : du poisson pané.

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Juma vient nous expliquer la journée du lendemain, une courte ascension de 3 h 30 jusqu’à 3800 m. Quelques parties de dés et on va se coucher dans nos tentes deux places.

2 janvier 2013, 2e journée Kilimandjaro, Tanzanie

On se lève à 7 h, on fait notre toilette, on remplit nos gourdes avant le petit-déjeuner de pain sec avec confiture, miel et beurre d’arachide, servi avec café et chocolat chaud. Plus tard, on nous sert aussi les œufs et la saucisse.

On part vers 9 h30 avec Juma et deux guides, il ne pleut pas, la température est bonne, à 15 oC, on en profite pour admirer le paysage, mais on sent que l’orage n’est pas loin.

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Finalement on voit un gros nuage noir, vite, on met nos Goretex et aussitôt la pluie se met à tomber et le tonnerre gronde dans la montagne. La pluie est si forte que la route se transforme en rivière. La température change drastiquement et la pluie se transforme en grêle. On peine à avancer dans ces conditions.  Quelques passages serrés sont effectués sur des parois abruptes.  Étant donné l’état de la situation, on décide de prendre une pause sous un gros rocher. Nous sommes détrempés, la température avoisine les 4 oC. Des porteurs vêtus seulement de t-shirts y sont réfugiés… ça n’a pas de sens, ils vont crever de froid.

Après 30 minutes de repos, la température ne semble pas vouloir changer, alors on décide de repartir malgré la grêle et le tonnerre qui gronde toujours.  La route est devenue impraticable tellement qu’il y a d’eau et de grêle.  À plusieurs reprise on doit enjamber des rivières.  Finalement, on arrive à l’emplacement du campement 4 h 30 plus tard, il y a 5 cm de grêle à la grandeur du site et nos tentes sont affaissées sous le poids des billes de glace. On se rend signer les registres déclarant notre arrivée et on se réfugie dans une petite salle à l’arrière du refuge de bois.

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On est gelé et transpercé par l’humidité. Juma vient nous rejoindre, il est découragé. Notre équipe de porteurs a eu beaucoup de difficultés à se rendre. Ils nous apportent un bon thé, cela nous redonne des forces. La pluie se calme, on se rend à nos tentes autour desquelles on creuse des rigoles avec des bâtons de bois pour éviter d’être inondé pendant la nuit. Ouch! Faut pas creuser trop vite, ça donne mal à la tête à 3800 m.

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La pluie cesse, on étend notre linge pour le faire sécher, tout le monde a méthode et tente de faire le mieux avec ce qu’ils ont.  Aussitôt que tout le linge est étendu, la pluie reprend aussitôt. Impossible de faire sécher quoi que ce soit!

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On fait connaissance de trois Américains, un gars et ses deux sœurs, de même qu’un Indien, un Chilien et un Suédois. Il n’y a rien à faire, sinon jouer aux dés en buvant du thé chaud, tout en essayant de faire sécher nos bottes en attendant le souper.

Plus tard, c’est le débriefing de Juma, le moral de son équipe est de 50-50 nous dit-il. Bref, vraiment pas fort. Il nous explique que c’est la première fois qu’il voit de la neige/grêle couvrir le sol à cet endroit. Le moral de Steve n’est pas très fort non plus, il se demande comment il pourra atteindre le sommet avec des bottes mouillées, alors que les températures sont sous zéro. Malgré la température, le reste de l’équipe demeure positif et essaie de transmettre son état d’esprit aux autres. Demain tout ira mieux.

3 janvier 2013, 3e journée Kilimandjaro, Tanzanie

On se réveille après une nuit passée sous la pluie, les rigoles ont fait le travail, mais les tentes prennent l’eau par les coutures. Au matin, il ne pleut plus, mais la température n’est pas meilleure.  On remet notre linge mouillé et on repart après le petit-déjeuner.

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Un seul guide nous accompagne : Erin.  Juma doit redescendre l’autre guide qui souffre d’hypothermie. On entreprend l’ascension vers la Lava Tower. Après une heure de montée, on croise des sherpas qui se relaient pour descendre un brancard. On dirait qu’ils redescendent un cadavre, mais non, c’est un sherpa en hypothermie. Steve se préoccupe particulièrement de sa situation, il cherche son sleeping pour le réchauffer, mais nos sherpas sont parties avec nos sacs donc impossible de le trouver, après quelques conseils et validations, il le laisse descendre.

Deux heures d’accalmie nous permettent de sécher un peu, mais la pluie reprend de plus belle. On est à plus de 4000 m, l’altitude se fait sentir pour certains : maux de tête et étourdissement persistant. Pole-pole, on poursuit sous une pluie froide jusqu’à atteindre la Lava Tower à 4600 m dans des conditions particulièrement difficiles avec une température qui tourne autour du point de congélation.  Habituellement, ce point d’arrêt est magnifique…mais pas de chance pour nous.  Nous sommes dans la neige et dans les nuages.

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On prend notre lunch à côté d’une grosse roche à moitié à l’abri de la neige mouillante. On est détrempé, le froid nous transperce les os.

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On ne s’attarde pas, il nous faut bouger garder notre chaleur. Pour la suite, il nous faut redescendre à 4000 m à travers un ruisseau et une route escarpée. Arrivés au camp, il pleut encore, impossible de se faire sécher, on est détrempé, un peu fiévreux et épuisé.

Pendant que certains se réunissent avec nos amis chilien et indien, Hugo et moi en profitons pour faire un repos de 15 minutes dans notre tente. J’en ai plein mon casque. J’ignore si ce sont les effets secondaires de la méfloquine que j’ai prise la veille contre la malaria qui me cause ces étourdissements, mais cette journée a été particulièrement difficile. Je me dis que j’aurais dû prendre de la Malarone comme les autres, un produit qu’on prend chaque jour au lieu d’une fois par semaine, mais qui cause moins d’effet secondaire.

On se réunit ensuite pour souper, le moral des troupes est à son plus bas.  C’est pourquoi, il n’a pas de photos!!  Après trois jours de pluie, on se demande comment on arrivera à gérer nos vêtements pour atteindre le sommet au sec. Juma est de retour après avoir escorté l’autre guide plus bas sur la montagne. Il nous informe qu’il y a eu sept morts sur la montagne la veille, pour la plupart, des sherpas morts d’hypothermie, mais aussi un grimpeur irlandais, Ian McKeever, happé par la foudre. Juma se veut rassurant, il nous dit que maintenant que la montagne a pris ces vies, tout ira mieux. Malheureusement, on ne partage pas les mêmes convictions.

Face à l’adversité, le groupe se réunit pour regarder les différentes options possibles. Notre voyage était initialement prévu durer sept jours avec l’atteinte du sommet au jour 6. Première option : garder le plan initial et se donner les meilleures possibilités d’acclimatation. Deuxième option : se rendre directement au camp de Barafu à 4600 m pour tenter l’ascension au jour 5 avec des vêtements secs. Finalement, après discussion avec Juma, on décide de se rendre à Barafu et de voir dans quelles conditions nous serons pour tenter l’ascension la nuit venue. Dossier conclu, on n’étire pas la soirée plus longtemps et on va se coucher en espérant que la nuit sera bonne.

4 janvier 2013, 4e journée Kilimandjaro, Tanzanie

La nuit a été calme, peu de pluie, mais les tentes sont très humides. Heureusement, au matin, il ne pleut pas et on peut faire sécher nos trucs pendant une heure.  La vue est magnifique, cela nous redonne de l’énergie et du positivisme au groupe.

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On part quand même mouillé, on range les bâtons pour escalader une paroi de 200 m.  Ce sera la seule partie technique du trek.  Les sherpas sont vraiment surhumain.  Ils transportent des charges lourdes en plus de devoir grimper des parois abruptes.  Ils ont tous notre respect!

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Une fois rendu en haut de la paroi, nous arrivons sur un plateau où on peut voir le campement Barranco, celui où nous sommes partis ce matin.  On croise plusieurs porteurs.

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Nous arrivons au camp Karanga, 3930m.  C’est ce camp que nous avons décidé de sauter pour nous rendre directement à Barafu.  Une chance, car en arrivant, nous voilà encore dans les nuages et la pluie se mets un peu de la partie.  On décide de pousser la cadence et de continuer à monter, on se dit qu’il fera peut-être plus beau au dessus des nuages.

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Finalement, on prend encore une bonne décision, sur la crête, il ne pleut pas et c’est là qu’on mange un peu et on se repose.  On continue notre chemin et on doit traverser une coulisse de lave.

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Le reste du chemin jusqu’à Barafu est relativement sec.  Pole-pole, guidés par Alain et Hugo, il nous faudra au total six heures pour atteindre le campement de Barafu. Il est 15 h 30, le moral des troupes est excellent, surtout quand nous avons une éclaircie qui nous permet de voir rapidement le sommet.  Pour prendre la citation de l’australien que nous avions rencontré en début de voyage:  »When the sun comes out, it’s amazing, mate ».  De plus, l’altitude ne nous a pas trop affectés durant cette longue journée de marche.

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Steve avait apporté un téléphone satellite, on en profite donc pour téléphoner nos femmes et nos enfants pour leur expliquer notre cheminement jusqu’ici et surtout pour leur dire qu’on fera le sommet ce soir.  Aussitôt, que l’on fini nos appels, il se remet à pleuvoir légèrement et rien ne sèche en fin de journée. On prend notre souper plus tôt qu’à l’habitude vers 17 h. C’est à ce moment-là qu’on confirme qu’on décide de s’attaquer au sommet le soir même. Au menu ce soir-là, un ragoût africain à base de pommes de terre, le repas typique préascension.

Rodolphe avale une pilule pour dormir, il veut être sûr de dormir avant la montée. Juma vient nous rencontrer avec trois autres gars qui feront l’ascension finale avec nous. Il nous indique comment nous habiller. On se lèvera à 23 h pour prendre un thé et partir à minuit. Tout le monde est excité, chacun retourne à sa tente pour préparer ses affaires.

18 h 30, extinction des feux, difficile de fermer l’œil en raison du mélange d’excitation et d’altitude.

Dormi ou pas, Juma sonne le réveil à 23 h0. Tout le monde s’habille et sort de sa tente givrée par le froid, il fait -5 oC. On se réunit sous la tente cuisine pour le thé. On nous remet notre eau pour le trajet et, sans plus de préambules, c’est un départ. Équipés de nos lampes frontales, on entreprend la montée vers notre objectif ultime, l’Uhuru Peak. On aperçoit au loin des dizaines de lumières avançant à la file indienne à travers la montagne.  Nous sommes dans les derniers groupes à partir.  Le ciel est étoilé, il n’y a aucun nuage, on voit la lune se lever à l’horizoné. Cela nous rappelle qu’on en a pour la nuit à marcher, car on doit atteindre le sommet à la levée du jour.

Pole-pole, nous avançons dans la nuit, mais rapidement nous devons effectuer un premier arrêt pour enlever une couche, on s’est trop habillé. Un début facile, aucun mal de tête, ni étourdissement jusqu’à 5000 m. À ce niveau, les nuages apparaissent et la température se refroidit, un deuxième arrêt est nécessaire pour se revêtir et ajouter quelques Hot Pads dans nos mitaines, il fait alors -8 oC, mais ça paraît plus froid.

En voulant faire vite en s’habillant, on s’essouffle rapidement. On se rappelle d’y aller pole-pole. Les premiers symptômes du mal de l’altitude apparaissent : maux de tête et légers étourdissements. La température continue de descendre, il fait -10 oC, mais avec le vent qui s’est levé et l’humidité, ce doit être -20 oC comme température ressentie.

Pas un mot dans les troupes, chacun se concentre à passer un pied devant l’autre très lentement, à bien respirer, boire, manger et bouger ses extrémités pour ne pas geler. Quelques arrêts courts et efficaces pour boire et pisser. On dépasse plusieurs groupes dans la montée. Ce n’est pas qu’on va plus vite, mais on arrête moins longtemps, faut croire qu’on est plus efficaces dans les arrêts au puits.

Hugo commence à avoir une démarche plus erratique, on remarque qu’il tangue légèrement de gauche à droite en montant. Plus on avance, plus il vacille. Christian, qui est juste derrière lui, le replace à quelques reprises dans le chemin. On effectue un court arrêt, Rodolphe prend la relève derrière Hugo, le manège se poursuit. On est à 5300 m, à mi-chemin du sommet, c’est à mon tour d’être derrière Hugo. Rodolphe m’informe discrètement de surveiller Hugo. Je constate rapidement son état. Aussitôt reparti, il perd pied et je dois l’attraper. Hugo a dépassé le stade des étourdissements, mais il persévère dans la montée. Quelques minutes plus tard, il perd pied à nouveau. Je le rattrape, mais trop essoufflé je demande à Rodolphe de prendre ma place. En repartant, Hugo perd pied une fois de plus, mais cette fois-ci Rodolphe le rattrape in extremis d’une chute de plusieurs mètres. Ça semble la fin pour Hugo.

On prend une pause pour en discuter. Hugo tient absolument à poursuivre. Un de nos guides le décharge de son sac et je lui prête mes bâtons et nous voilà repartis. Pour Hugo, cela semble mieux aller, mais sa démarche demeure pénible. Le sommet est encore loin et il semble impensable qu’on l’atteigne aujourd’hui, mais personne ne s’imagine refaire ce qu’on a fait le lendemain, alors on continue. Les jambes lourdes, un pas à la fois, on continue tant qu’on est capable et qu’il n’y a pas de signes de danger. La démarche d‘Hugo demeure très précaire, il demande une pause et au même moment il s’effondre et se met à vomir. Aussitôt, les guides l’entourent. Ça y est, c’est fini pour aujourd’hui se dit-on; on a qu’à retourner à Barafu et on réessayer le lendemain.

On est à 5600 m au-dessus des nuages, il fait toujours nuit et on est tout près d’atteindre Stella Point. Passé ce point, on sait que la pente est moins raide et la route plus facile. Les guides se font rassurants, c’est la meilleure chose qu’il pouvait arriver à Hugo nous disent-ils, maintenant il sera plus fort que nous tous. Hugo insiste pour poursuivre, on repart pole-pole, la pente est abrupte, les bottes traînent sur le sol. Chacun entre dans sa bulle et met le focus sur ce qu’il a à faire, chacun des pas est le prochain sommet à atteindre.

Tout à coup, sans s’en rendre compte on est à Stella Point, le pire est fait.  On se fait l’accolade en voyant la lueur du soleil au loin, une lueur d’espoir nous disant que nous atteindrons le sommet bientôt, une chaleur incroyable envahit nos corps gelés. On est à 5700 m. Une petite photo, et on repart, la vue est magnifique.

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On avance tranquillement sur la crête avec, d’un côté, le cratère du volcan et de l’autre l’immense glacier.

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Finalement, à 6 h 20, on atteint le sommet du Kilimandjaro, Uhuru Peak, le plus haut sommet d’Afrique à 5895 m. On est parmi les premiers de la journée, seulement une quinzaine de personnes y sont déjà. Vidés, épuisés, on atteint l’objectif ultime après avoir traversé plusieurs embûches et remises en question, l’émotion est intense. Tout le monde pleure de joie et célèbre sa réussite.  Steve trouve même l’énergie pour faire des entrevues avec chacun de nous.  Il joue au journaliste de Radio Canada (comme vous verrez dans la vidéo)!!  Difficile pour nous de comprendre, car Steve était le moins en forme de la gang et le voilà tout plein d’énergie au sommet, aucunement affecté par l’altitude.

On prend la photo d’usage avec l’équipe, on profite du sommet, mais nos guides nous pressent de repartir, d’autres grimpeurs affluent, on ne peut pas monopoliser la place.

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Nous redescendons tranquillement vers Stella Point sous les rayons du soleil qui nous réchauffent. L’euphorie du sommet se dissipe et laisse place à la fatigue, on est complètement crevés.

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Petite pause à Stella Point, on mange un peu et on entame la descente abrupte dans le chemin de pierre et de sable volcanique qui s’écroule sous nos pieds.

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La descente est beaucoup plus difficile musculairement que la montée, Rodolphe et Christian abandonnent leurs sacs aux guides. Cela nous prend deux heures pour atteindre le camp de Barafu.

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On prend un petit jus de fruit et tout le monde retourne se coucher 90 minutes. On apprécie ensuite un spaghetti au bœuf, avant de remballer nos sacs de voyage et repartir. Le chemin de roche se transforme encore une fois en rivière à plusieurs endroits de la descente, mais la pluie est moins persistante qu’à la montée. La descente est difficile, les orteils tapent dans le fond des bottes, les genoux prennent l’impact de chaque pas, des ampoules se forment aux pieds. C’est là que l‘entraînement des mois précédents paie le plus.

Après trois heures de marche, on arrive au camp où nous devons passer la nuit. Sans trop d’intérêt à dormir une nuit de plus dans une tente humide, Hugo et moi proposons au reste du groupe de poursuivre la descente jusqu’en bas. Après quelques discussions et en échange de payer la bière et la pizza, nous convainquons le reste du groupe de poursuivre. Avant de nous laisser partir, nos sherpas nous demandent de leur remettre leur pourboire puisqu’ils resteront dormir à ce camp. N’ayant pas cet argent en main, on leur explique qu’on leur versera le lendemain à l’hôtel. On voit dans leurs visages qu’ils ne sont pas du tout à l’aise avec cette procédure. Le mécontentement s’installe. Après plusieurs minutes de discussion, ils décident finalement de nous suivre jusqu’en bas et de recevoir leur pourboire au bureau de l’agence le lendemain.

On reprend finalement la route. Hugo, Steve et moi suivons Erin au pas des sherpas, on aperçoit quelques singes au passage. Alain, accompagne Juma, Rodolphe et Christian suivant un peu plus loin derrière.

37 km plus loin et à 4000 m du sommet, nous voilà enfin arrivés au camp de base du Kilimandjaro, 16 heures après être partis du camp de Barafu pour atteindre le sommet du Kilimandjaro.  À notre arrivée, on en profite pour prendre quelques Tusker avec nos guides en attendant Christian, Rodolphe et Alain.  Finalement, le reste du groupe arrive une heure plus tard.  Voici Christian avec nos trois guides qui nous ont fait atteindre le sommet.

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Le retour se fait ensuite dans un autobus avec notre équipe de porteurs, dans la joie et en chantant l’hymne du Kilimandjaro: Hacuna matata!

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Merci à tous nos guides, porteurs et cuisiniers, sans vous nous n’aurions pas eu le même succès!

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Relaxation à Arusha!

La suite du voyage a été beaucoup plus relaxe, mis à part peut-être la remise des pourboires le lendemain. Ce n’est pas facile de «tipper» en Afrique, mais au bout du compte, on s’en est bien tiré, et tout le monde était content. Cette journée là nous en avons profité pour visiter Mushi.

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Et c’est lors de cette journée où nous complétons l’observation de nos big 5.  On voit enfin notre Rhinocéros et notre Léopard!

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On a ensuite profité de trois jours de relaxation en terre tanzanienne puisqu’on avait écourté notre ascension de deux jours.  On c’est donc retrouvé dans un  »resort » où nous étions les seules visiteurs.  Nous avions l’hôtel que pour nous, alors on en a profiter!

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Voilà, le récit de notre aventure. Avec le recul, quand j’y pense, le nom de notre équipe, Les Invincibles, nous allait plutôt bien. Nous n’étions pas invincibles face à la montagne, c’est notre équipe qui était invincible. Nous nous sommes rendus jusqu’au bout de cette aventure ensemble grâce aux forces de chacun. Notre soutien dans l’adversité et la capacité de chacun à mettre son égo de côté pour le bien de l’équipe à un moment ou un autre de notre périple, c’est cela qui nous a rendus invincibles…

Itinéraire en résumé:

3 jours au Masai Mara et l’ascension du Kilimandjaro en 7 jours

Dec 27th 2012 – Meet and greet at Jomo Kenyatta International Airport. Transfer to a Nairobi Hotel.

Dec 28th – Breakfast and pick up. Drive across the Rift Valley with beautiful panoramic views of Mt. Longonot to Masai Mara arriving in time for lunch and afternoon game drives. Set up camps (320 kms from Nairobi)

Dec 29th – Full day in Masai Mara with game drives. All meals and overnight at camp

Dec 30th – Full day in Masai Mara with game drives. Camp

Dec 31st – Breakfast and depart Masai Mara for Nairobi by plane at 10:15am (45 minutes). Pick up at Wilson Airport at 11:30am. Drive privately with an air conditioned van to Arusha/Moshi via Namanga boarder (5-6 hours drive). Transfer to Springsland hotel near Machame. You will receive all briefing and prepare hiking gear. Dinner and overnight at the hotel.  Masai Mara to Nairobi is 320 km and from Nairobi to Arusha 290 km and to Moshi will another 120 km total 730 kms, this is why we are flying between Masai Mara to Nairobi.

MT. KILIMANJARO CLIMB VIA MACHAME ROUTE (7 Days)
At 19, 341ft or 5895m, Mt. Kilimanjaro is the highest mountain in Africa. The Machame route is often reffered to as the ‘difficult’ route and uses tents along the climb.

1st Jan 2013 – MACHAME
After breakfast you depart by vehicle to Kilimanjaro. Start off from Machame gate. Hike through the verdant afromontane forest to Machame camp and on route have a picnic lunch. Look out for pretty endemic flora and a gradation of forest zones. Dinner and overnight at Machame Camp.

2nd Jan – SHIRA
From Machame camp you hike to Shira Camp. The first section is relatively steep and altitude is gained rapidly. A picnic lunch is taken on trail. The zone you pass through is known as the heath zone where attractive Helichrysum and lobelia plants become apparent. Various geologic features can be seen today from lava tubes to glacial valleys. Dinner and overnight at Shira Camp.

3rd Jan – BARRANCO
Ascend into the Alpine desert (those that are strong can head up to Lava Tower before descending to Barranco camp, recommanded for the view and for the altitude adaptation). Lunch taken as a picnic lunch on route. Dinner and overnight at Barranco Camp.

4th Jan – KARANGA
From Barranco camp, famous for its giant groundsels (Senecio species), ascend the Barranco wall and hike glacial valleys to Karanga camp. Lunch taken at Karanga camp. An afternoon a walk can be taken with your guides for great views of the Southern walls of Kibo and deep glacial valleys. Dinner and overnight at Karanga Camp.

5th Jan – BARAFU
Ascend to Barafu camp. Lunch is taken in camp allowing plenty of time to relax before the summit bid. Desolate alpine desert and at times strong winds rip over this camp. In the evening, splendid views of Mawenzi peak are clearly visible. Dinner and overnight at Barafu Camp.

6th Jan – MWEKA
Depart just before midnight for the final summit bid and by dawn as the first rays of light start to appear, arrive near the rim. Ascending via Stella Point affords a relatively short final section to Uhuru peak, the Roof of Africa! Descend to Mweka camp. Dinner and overnight at Mweka Camp.

7th Jan – ARUSHA
After breakfast descend through montain forest. Pick up and transfer back to the hotel (with a swimming pool) for celebration and relaxing. Dinner and overnight at the Arusha Hotel.

8th Jan – DAY OFF RELAXING
Spend the whole day relaxing in an Arusha hotel with swimming pool facilities.

9th Jan – DEPARTURE
Breakfast and depart Arusha with a private air conditioned van to Nairobi (5-6 hours drive). Drop off at Jomo Kenyatta Internatinal Airport for your flight back home at 23h30.

Lexique
• Pole-pole = Lentement-lentement
• Caribou = Bienvenu
• Jumbo = Bonjour
• Mambo = Comment ça va?
• Poa = Ca va
• Asanté = Merci
• Sana = Beaucoup
• Araka-araka = Vite-Vite
• Pomzika = Relax
• Juma = Vendredi
• Hacuna matata = Pas de problème

Tu sais que t’es en Afrique quand :

• Au resto, t’as le choix entre bœuf tiraillé ou poulet cartilagineux avec du riz
• Au resto, ça prend une heure à être servi après avoir commandé
• Des centaines d’écoliers traversent l’autoroute à la fin des classes
• Tu rencontres un guide chantant qui veut sauver le monde avec un programme de condom
• Tu donnes un bon pourboire et on t’envoie promener
• C’est le fournisseur qui boit sur le bras du client
• Un magasin sur trois: vend des cellulaires, est un salon de coiffure, est un bureau de change
• Tu peux dépasser à gauche ou à droite
• Tu peux prendre une sortie sur l’autoroute à l’envers
• Les gars ont des lobes accrochés aux oreilles

Liste de Matériel pour Kilimandjaro

Vêtement Qte
chapeau 1
lunette soleil 1
buff 1
Chandail de laine polaire 2
Chandails sous-vêtement manches longues 2
t-shirt polyester 2
pantalons 2
short 1
sous-vêtment pour mettre sous pantalon 2
Sous-vêtements (boxer) 5
Pair de bas de laine 2
Pair de bas synthétique 4
Manteau gore-tex 1
Pantalon goretex 1
Manteau de duvet 1
Gants (1 paire windstopper+ 1 chaude) 2
Tuque 2
Bottes de marche 1
guêtres 1
Souliers de soirée (léger et non volumineux) 1
Bâtons de marche (paire) 1
Maillot de bain 1
Soin personnel
Crème solaire FPS60 1
Écran labial (dermacote avec zinc) 1
Crème hydratante (coup de soleil) 1
chasse moustique (30% deet Watkins) 1
brosse à dent + dentifice 1
Savon liquide tout usage biodégradable 1
Antisudorifique (OBLIGATOIRE) 1
Savon liquide tout usage biodégradable 1
Serviette synthétique (chamoix) 1
Sandales qui vont à l’eau 1
Purrell 1
Coupe-ongles 1
Serviette humide  (lingette bébé) 48
Médicaments personnels dans Ziploc
Mefloquine contre la malaria (paludisme) 15
Gastrolyte 10
Cipro (diarhée) 7
Diamox-acetazolamide (altitude) 14
Crème antifongique 1
Préparation H 1
Zincofax/zincoderm (irritation de l’entre-jambe) 1
Antihistaminique (benadryl) 20
Acétaminophène (tylenol) 30
Gommes 1
Équipements
Appareil photo 1
Batteries supplémentaires 4
Duffle bag (25lb max pour la montée) 1
Petit duffle bag à laisser à l’hôtel 1
Sacs de nylon imperméable ou sac poubelle pour mettre les choses dans le duffle bag 5
sac à dos de jour (35 à 40L) avec sac d’hydratation 1
gourdes d’eau gros goulot + isolant 2
Sac de couchage -20C 1
Liner de polyester ou en soie pour sac de couchage 1
Heatsheets emergency 1
matelas de sol 1
lampe frontale 1
montre 1
couteau de poche 1
pastilles pour purifier l’eau 80
cadenas pour duffle bag 1
Contenant Électrolye ou gatorade 1
sac de barres énergétique (Alain) 1
Hot pads (pairs) 6
Bougie 2
Briquet pour bruler le papier de toilette 1
Autres
Passeport 1
Photocopie de passeport 1
Carnet de santé 1
Argent américain 1
Ceinture passeport 1
Journal personnel 1
Groupe
Trousse de premiers soins
Band aid
Bandage élastique
Ciseaux
Compresse stérile
Coton tige
Désinfection pour les plaies
Diachylon
Moleskine (coussinet pour éviter ampoules)
Seringues et aiguilles
Bandelettes de rapprochement
Thermomètre
Crème antibiotique (polysporin)
Codéine avec acétaminophène (analgésique (empracet)
Antipéristaltique (immodium)
Anti-inflammatoire
Gravol
kit de réparation (ducktape, tierape, couture)
ducktape
tierap
kit de couture
sifflet
Téléphone satelitte
Guide de voyage
Dés menteur
Cartes